Parc national de Kenting
Kenting a des allures de village de surf où l’ambiance est plus relaxe que dans les grandes villes du pays. Reconnue pour ces plages et son parc national, la région est prisée des Taïwanais durant l’été. La température ambiante était toutefois agréable même en plein mois de février, mais trop frais pour se baigner. Nous avons tout de même aperçu quelques surfeurs en wet suit dans l’eau.
Là aussi, le meilleur moyen d’explorer la région se fait en scooter et nous avions une journée complète devant nous. Notre journée débuta au Kenting National Forest Recreation Area, grand parc botanique, où une agréable balade nous a permis d’observer autant la flore que la toponomie unique de cette région de Taïwan. Le coût d’entrée n’y est pas tant élevé et en plus, un mirador permet d’avoir de belles vues sur la péninsule sud de l’île.



Nous avons ensuite longé cette péninsule à bord de notre scooter en nous arrêtant au Sail rock, au point au plus au sud de l’île et au Eluanbi lighthouse. Malgré son coût d’entrée de 150 TWD, le lieu est assez grand et en plus du phare, quelques sentiers éducatifs sont agréables à faire.



Nous nous sommes par la suite rendus au parc longpan afin d’admirer les falaises escarpées façonnées par la mer et le vent. Ce fut tout simplement saisissant. Et en soirée, rien de tel que profiter du street food pour se revigorer. Un des kiosques vendait des boulettes de viandes et avait un marketing plus ou moins alléchant (contrairement à ces boulettes qui furent délicieuses)!


Journée à Kaohsiung et son street art
Il est déjà temps de dire au revoir aux plages de Kenting et de prendre le bus pour Kaohsiung et l’ouest de Taïwan. Ville importante du sud-ouest du pays, Kaohsiung est reconnu entre autres pour son street art, ces pagodes du dragon et du tigre et son port. Nous avions à peine une journée entière pour la visiter, mais avons adoré ce que nous y avons vu!
La gare de Kaohsiung possède une architecture moderne et originale. Souterraine et situé en plein centre, il suffit de prendre des escaliers pour accéder aux niveaux inférieurs des trains de banlieues et de la ligne de métro. Encore une fois, le réseau de transports publics taïwanais est d’une efficacité déconcertante que des montréalais comme nous ne pouvons que rêver d’avoir. De là nous avons pris la ligne jaune pour le district de Yancheng afin de visiter la vieille rue commerçante de Dagou Ding. Nous y avons trouvé un restaurant local réputé pour son fumet de poisson dans lequel on retrouve des boulettes de poissons et pris un thé aux perles. C’est en discutant avec un local rencontré au restaurant que nous avons appris sa renommée dans le coin. Et celui-ci, très gentil, nous a même dressé une liste des attractions principales à voir dans la ville!



Le Pier-2 Art Center et le boardwalk sur la rive de la Love River valent le détour. En plus de pouvoir admirer du street art, il est possible d’y voir le centre-ville de Kaohsiung et d’avoir de belles vues sur la rivière. Le centre de musique de Kaohsiung est aussi un bâtiment à l’architecture moderne et originale qui sort du lot. De là, nous avons pris le métro pour nous diriger vers Weiwuying, quartier qu’on pourrait qualifier de galerie à ciel ouvert. Plusieurs fresques originales et colorées recouvrent le mur des blocs d’appartements, enjolivant de beaucoup ce quadrilatère de plusieurs rues. Même si un peu excentré du centre-ville, ce détour en vaut grandement la peine selon nous.










Plus au nord, il est possible de visiter l’ancien Kaohsiung et ces murailles. Nous sommes allés à l’étang du lotus où plusieurs temples bouddhistes tous plus intriguant les uns que les autres se succèdent. Que ce soient les pagodes du tigre et du dragon, leur gueule servant de porte d’entrée, les pavillons du printemps et de l’automne, ou encore le temple Zuoying Yuandi avec sa statue géante de Xuantian Shangdi, le dieu de la guerre et protecteur du nord. Ce coin en vaut vraiment le détour.
Et pour souper, petit arrêt au Night market de Ruifeng avant de prendre notre train pour Tainan où nous allions passer la nuit. Sans attente au départ, Kaohsiung s’est révélé être une ville intéressante à visiter!





Tainan – ancienne capitale de Taïwan
Notre journée à Tainan fut fort chargée. Non seulement est-elle riche en histoire, en bâtiments patrimoniaux, mais aussi est-elle reconnue comme capitale de la gastronomie. De plus, lors de notre arrivée à notre hostel, nous avons été informés que dans le district voisin d’Annan, au temple Luermen Shengmu, un spectacle de feux d’artifices en lien avec le nouvel an Chinois allait avoir lieu en soirée. Ces feux d’artifices allaient même être plus impressionnants que ceux du Nouvel An à Taipei 101. Bref, nous n’allions pas chômés.
Notre journée commença dans les allées du district central, notamment la snail alley où l’on retrouve plusieurs motifs d’escargots sur les murs, les clôtures et plus encore. Et même des références aux escargots dans les quelques cafés et restaurants se trouvant dans l’allée. Nous avons enchaîné avec la visite du jardin Tainan Wu, endroit paisible en plein centre-ville.


Le temple Tiantan Tiangong, premier temple taoïste de la ville, dédié au dieu du ciel. Son design et sa décoration, tout en bois, de type traditionnel impressionne et inspire le calme. Le temple était plein de fidèles lors de notre visite.
Le temple du Dieu de la ville, fut celui où nous avons pu en apprendre davantage sur les coutumes locales. Une bénévole a d’ailleurs pris de son temps pour nous expliquer de long en large la signification des différents patrons présents dans ce temple en plus de nous expliquer les rites, coutumes et l’importance de la prière et ce que cela apporte aux locaux. Nous avons d’ailleurs eu le privilège d’être présent lors de la visite d’un Dieu d’une ville voisine. En effet, la statue représentant le dieu d’une ville se promène de ville en ville pour rendre hommage et montrer son respect aux autres divinités. Cela se manifeste par une procession où s’enchaînait plusieurs numéros avant de conclure avec celui où la statue divine est montrée. Cette procession allait d’ailleurs se continuer tout au long de la journée et ce, à plusieurs temples de la ville.







Le Koxinga’s Shrine, temple bouddhiste d’inspiration japonaise, érigé à la mémoire du roi pirate Kozinga, moitié chinois, moitié japonais, qui libéra la ville et l’île de Taïwan de l’emprise des Néerlandais dans les années 1600. Se trouvant en plein centre d’un parc municipal, l’endroit revêt une grande importance pour les locaux.
Nous avons aussi visité le temple de Confucius, comprenant une partie payante, le temple des enfers, les temples Tainan Grand Mazu, Tainan Shuixian et finalement celui du Roi de la Médecine, se trouvant tous prêt les uns des autres. Nous avions définitivement atteint notre quota vers la fin, mais chacun avait son charme et son unicité rendant la visite globale de ces lieux agréables.



Petite mention aussi à la rue Shennong où il est possible de retrouver plusieurs cafés et commerces d’artisanat. Malheureusement, nous ressentions encore les effets du Nouvel An chinois et avons trouvé beaucoup de commerces et restaurants encore fermés. Nous n’avons pas eu la chance de goûter pleinement aux spécialités culinaires que nous avions espérées avant notre arrivée.




Avant de nous diriger au temple Luermen Shengmu pour le spectacle de feux d’artifices, nous avons fait une brève escale dans le district d’Anping. Réputé pour sa gastronomie, ces cafés ainsi que pour sa riche histoire, c’est ici que nous avons eu la chance d’apercevoir le fort Zeelandia, bâtiment témoignant de la colonisation de l’île par les Néerlandais au début du XVIIe siècle avant que ceux-ci se firent chasser. Nous en avons aussi profité pour arpenter la vieille rue d’Anping où l’on retrouve plusieurs marchands et stands de street food.

D’Anping, il nous a été possible de prendre un bus direction le temple pour les feux d’artifices. Après plus d’1h30 minutes de route entre les arrêts mais aussi en plein trafic, le bus nous a laissé à environ 5 km du temple car impossible pour lui de continuer. À mesure que nous nous rapprochions du site, la foule devenait de plus en plus compacte et dense, signe que ces feux d’artifices étaient courus par les locaux. La police tentait tant bien que mal d’assurer la sécurité, mais ce fut une de nos expériences de foule les plus intenses que nous aillons eu la chance de vivre. Nous avons néanmoins pu trouver un emplacement central d’où nous avons pu admirer le spectacle. De là, nous avons assisté à un cortège d’écoliers, de voitures et même de la statue du dieu aperçu plus tôt dans la journée essayant de se frayer un chemin dans la foule compacte via un couloir créé tant bien que mal par les policiers et bénévoles.
Durant plus de 20 minutes, des feux d’artifices variés en grosseur, couleurs et éclats s’enchaînaient et se mélangeaient avec des drones, faisant de l’ensemble le plus beau spectacle de feux d’artifices que nous avons pu admirer!
Une fois la représentation finie, il nous fallait remarcher les 5 km jusqu’à l’arrêt de bus, croyant qu’un bus allait passer. Mais après plus d’une heure d’attente, nous avons réalisé qu’aucun bus n’était en service avant le lendemain. Nous qui devions en plus nous lever tôt pour prendre notre train direction Chiayi commencions à désespérer, surtout que nous étions à plus de 30 minutes en voiture du centre de Taïnan. Nous avons essayé de faire du pouce et avons vraiment été chanceux de tomber sur 3 jeunes taiwanais qui nous ont pris à bord peu longtemps après! Cela nous a surpris qu’un spectacle accueillant des dizaines de milliers de personnes manque autant d’organisation. Bref, nous nous en souviendrons longtemps!



Alishan – escapade magique en plein cœur des montagnes
Le parc d’Alishan est un endroit unique de Taïwan où les locaux viennent surtout l’été pour échapper aux chaleurs caniculaires. Perché à plus de 2000 mètres d’altitude, le mercure y est facilement de 10 degrés moindres. C’est aussi un lieu magique avec ces forêts multi-centenaires de cyprès. Lors de la période d’occupation japonaise, ceux-ci ont développé l’exploitation forestière de l’endroit en plus d’y construire les rails de chemins de fer permettant de se rendre au sommet, un exploit d’ingénierie. Nous avons eu d’ailleurs la chance de prendre ce train pour rejoindre Chiayi une fois nos 2 jours à Alishan passés et ce fut notre plus beau trajet de train jusqu’à présent.




Il faut aussi savoir qu’il est possible de loger dans le parc, mais que l’offre hôtelière y est faible et dispendieuse pour la qualité. Nous avons néanmoins opté pour cette option et seul l’hôtel Dengshan offrait le séjour le moins cher à 165 CAD la nuit. Heureusement que notre chambre était munie d’un lit avec matelas chauffant (quelle expérience!) et d’une chaufferette car les températures la nuit frôlaient le zéro et l’hôtel n’était pas chauffé. Le coût d’entrée du parc était cependant raisonnable, ce qui est toujours bon pour le budget.
Lorsque nous sommes arrivés le premier jour un peu avant midi, nous avons eu le temps de déposer nos sacs et débuter une randonnée qui allait nous permettre d’explorer tous les points principaux. Il est aussi possible de prendre des trains-navettes partant plusieurs fois par jour au coût de 100 TWD par personne par trajet si l’on veut s’éviter de la marche.



Ce fut tout simplement magique de se promener dans le parc et profiter de l’air pur des montagnes et des milliers d’arbres nous entourant. Il nous a été possible d’enchaîner avec le parc Zhaoping, rejoindre le sister pond et son boardwalk où nous avons cassé la croûte avant de conclure avec le temple Shouzhen, les giant trees boardwalk-1 et -2, l’elephant trunk tree et le three generation tree. Se balader à travers les arbres géants vieux de 300 à 700 ans fut une expérience en soi, nous faisant réaliser à quel point la longévité de l’Homme n’est qu’un battement en comparaison de certains éléments de la nature et de notre planète. Nous avons pu admirer un coucher de soleil grandiose au temple Ciyun où une mer de nuages recouvrait l’horizon et les sommets inférieurs.


Notre deuxième journée commença aux aurores, car nous voulions nous rendre à la plateforme Duegaoye afin de profiter du lever du soleil. Nous nous y sommes rendus à la marche et cela nous a pris environ 45 minutes rejoindre la plateforme et à notre plus grand plaisir, nous étions les seuls à cet endroit durant tout le lever du soleil. Il faut savoir que le premier train-navette pour le lever du soleil part en direction de la station Zhushan et celui-ci est souvent bondé. Nous avons enchaîné avec la Tashan trail, randonnée de 7 km aller-retour jusqu’au sommet du mont Tashan à 2663 mètre d’altitude. Tout de même difficile, cette randonnée en vaut la peine étant donné les vues que nous avons eu sur les différents sommets et le village d’Alishan. Nous sommes revenus au village et à notre hôtel en faisant un détour par le village de Shouzhen où nous avons dîné quelques spécialités locales.



Pour rejoindre Chiayi, nous avons opté pour le retour en train en utilisant l’Alishan Forest Railway. La ligne Chiayi-Alishan a été partiellement fermée depuis 2009 en raison des dommages causés par des glissements de terrains à la suite de 2 typhons en 2009 et 2015. Sa réouverture complète n’a été faite que tout récemment il y a 1-2 ans. Initialement conçu en 1912 par les Japonais pour l’exploitation forestière, elle devient depuis les années 1980 une attraction touristique. Pour monter et descendre les 2200 mètres d’altitude séparant Chiayi à Alishan, plus de 50 tunnels, 77 ponts en bois ainsi qu’un système de lacets ont été construits. Cette balade en train fut l’une des plus pittoresques, le train circulant à travers les cyprès et montagnes, descendant de plus en plus vers Chiayi. Nous avons ainsi pu contempler les différents écosystèmes se succéder à mesure que nous descendions en altitude. Arrivés à Chiayi, nous devions prendre le train pour Taipei et l’aéroport où notre prochain vol en direction de Singapour nous attendait.