Taipei – Capitale tranquille durant le nouvel an chinois
D’Hanoï, notre vol pour Taipei nous a pris un peu plus de 2 heures 30 minutes. L’aéroport se situant en périphérie de la ville, il est possible de rejoindre le centre-ville par bus, sky train, ou taxi. Comme au Japon, il est possible de se procurer une carte de transport rechargeable valide dans tout le pays, incluant les métros, les bus et les trains locaux. Ce fut l’outil parfait pour ne pas se casser la tête lors de nos déplacements à travers Taipei, mais aussi à travers le pays.
Notre hébergement se trouvait heureusement pour nous à quelques minutes de la gare centrale. En sortant de celle-ci, nous avons été frappés de constater à quel point la ville était tranquille. Nous étions le 30 janvier, soit le lendemain du nouvel an chinois, et nous avons vite constaté que les taiwanais profitent de ce congé pour sortir des villes et voyager. Nous étions cependant heureux de retrouver des 7-eleven comparables ceux du Japon et ceux-ci restaient ouverts alors que d’autres restaurants du coin étaient fermés jusqu’au 3 février. Nous avons néanmoins pu passer l’après-midi dans le district animé et touristique de Ximen où nous avons mangé dans une cantine locale à très petit prix et trouver un thé aux perles, spécialité locale populaire qui s’est répandue dans le reste du monde. Nous sommes retournés à cet endroit en soirée où nous avons pu essayer quelques stands à street food délicieux. Cela promettait pour le reste de notre séjour.


Profitant aussi du fait que nous avions une journée idéale pour admirer le coucher du soleil, nous avons pris le métro direction la station Xiangshan d’où il est possible d’accéder à la randonnée permettant d’atteindre le sommet du mont éléphant. De cet endroit, la vue sur Taipei et ces gratte-ciels dont la célèbre Taipei 101, est à couper le souffle et ce fut vraiment agréable de profiter des derniers instants des rayons du soleil. À faire lorsque le temps le permet.




Le jour suivant, nous avons traversé le parc mémorial de la Paix 228 afin de nous rendre au mémorial de Tchang Kai-Chek en passant par l’arche de la Liberty Square. Cela nous a permis d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de la Taïwan et sa relation tendue avec la Chine. Ayant été chassé de la Chine par Mao peu après la 2e Guerre Mondiale, les nationalistes chinois, sous l’autorité de Tchang Kei-Chek, se sont expatriés sur l’île de Taïwan où ils ont instauré un régime gouvernemental distinct. Tchan Kei-Chek a joué un rôle primordial dans cette société distincte, d’où le mémorial à sa mémoire, mais a aussi quelques taches d’ombres dont ses actions anti-démocratiques dans les années 1950 et 1960. La Taïwan embrasse sa jeune démocratie depuis et est pour elle un élément essentiel de son identité.
La visite du Red House, ancien bâtiment industriel datant des années 1800, nous a permis d’en apprendre davantage sur l’industrie du camphre et de l’opium sous l’occupation japonaise. En effet, les Japonais administraient l’île de 1895 à 1945 avant qu’elle soit redonnée à la Chine après leur défaite. L’ayant confondu avec un autre bâtiment historique nommé The Red House, nous n’avons pas été déçus outre mesure d’y être allé.



Ayant réservé nos places pour la visite de la Taipei 101 pour la fin de l’après-midi, nous avons eu le temps, juste avant, de nous rendre au temple de Xingtian où nous avons pu avoir un premier contact avec les rites bouddhistes. De là, nous avons marché jusqu’au parc Xinsheng où il fut agréable de promener dans un jardin de roses. Nous avons fini cette excursion dans le quartier de Shuangcheng où nous nous sommes restaurés et bu un thé aux perles.

La Taipei 101 mérite d’être visitée. En plus de pouvoir prendre l’ascenseur qui a déjà été le plus rapide au monde, 37 secondes pour atteindre le 89e étage, il est possible d’admirer des vues incroyables sur Taipei à partir de son centre d’observation. La tour possède aussi un système DMT, c’est-à-dire, une boule de stabilisation afin de résister aux typhons et tremblements de terre, fréquents sur l’île de Taïwan. Le Canada est d’ailleurs l’un des pays ayant collaboré à sa conception. Il en a coûté 26 CAD par personne pour avoir accès à la tour d’observation et la boule de stabilisation. Nous avons terminé la soirée au réputé Rahoe Street Night Market où nous avons eu la chance de goûter à plusieurs spécialités locales du street food taiwanais.





Notre dernière journée complète à Taipei commença avec la recherche d’un restaurant déjeuner traditionnel. Le déjeuner taiwanais se doit d’être essayé, que ce soient ces nombreuses options d’omelettes, crêpes ou sandwichs déjeuners, le tout accompagné d’un lait de soya chaud, cela permet de bien débuter la journée du bon pied. Mais étant toujours dans les après-coups du Nouvel An chinois, impossible de trouver un restaurant qui soit ouvert. Cela ne nous a pas empêché de visiter le Huashan 1914 Creative Park, rassemblement de boutiques, art local et artisanats se trouvant dans d’anciens bâtiments industriels et distilleries de saké. La visite fut agréable mais sans plus. Nous avons ensuite pris le métro direction Guangzhou, célèbre pour son street night market, mais où plusieurs stands sont ouverts aussi durant le jour. Très local, nous avons pu nous restaurer à faible prix.



Nous avons enchaîné avec la visite du temple Lungshan, temple taoïste important de Taipei. L’architecture impressionnante, le fort achalandage par les fidèles et le lieu dans son ensemble vaut la peine d’être visité. Des dépliants relatant les principes du taoïsme et de la signification des gravures et symboles du temples sont disponibles pour les touristes venus visiter ce lieu de culte. Nous nous sommes prêtés au jeu d’une des coutumes impliquant des blocs divinatoires. Ce sont deux blocs en forme de demi-lunes qui sont jetés au sol après nous être présenté au dieu et poser une question à laquelle nous cherchons une réponse. Selon la manière dont les blocs ont atterri, la réponse est soit oui, non, ou impossible de répondre, il faudra donc la reformuler. Si la réponse est oui, il nous faudra aller chercher un bâton qui aura un numéro inscrit et chercher un petit papier nous éclairant sur la question dans la case correspondant à ce numéro. Sans nécessairement divulguer ce que nous avions demandé, nous pouvons confirmer que la réponse nous a plu!

Non loin de là se trouve le quartier historique de Bopiliao, ensemble de maisons et ruelles datant du début du 20e siècle et permettant de s’imaginer de quoi avait l’air la vie à Taipei durant cette époque. Nous avons par la suite marché jusqu’à Ximen et finalement croisé The Red House, ce bâtiment octogonal en brique rouge qui abritait à l’époque un marché public et par la suite une salle de théâtre. Aujourd’hui, on y trouve plusieurs boutiques d’artisanat comme on en retrouverait dans le Vieux-Montréal.




En après-midi, direction la Dihua Street afin de déambuler sur cette vieille rue marchande, la plus vieille de Taipei. Plusieurs commerces d’herbes médicinales, de produits locaux, de spécialités culinaires mais aussi de souvenirs se côtoient au grand plaisir des nombreux touristes venus s’arrêter pour y dépenser plusieurs dollars. Nous n’avons fait que passer, mais avons constaté à quel point elle est achalandée comparativement à d’autres coins de la ville. La Dihua Street se situe non loin de la rive du Tamsui et nous en avons profité pour nous arrêter au Dadaocheng Pier Plaza et dans le parc Yanping afin de profiter de la journée ensoleillée que nous avions.
Le souper fut le prétexte parfait pour essayer le Nanjichang Night Market où nous avons mangé dumplings, porc braisé et autres plats traditionnels mais originaux. Encore une fois, nous en sommes ressortis repus et comblés!




Shifen et Jiufen – Exploration de villages traditionnels taïwanais
Nous nous sommes réveillés tôt le lendemain afin de prendre le bus direction Jiufen où nous allions passer une nuit. Mais nous voulions aussi profiter d’une partie de la journée pour visiter le village de Shifen, situé non loin de là. Une forte pluie nous attendait à Jiufen et nous espérions avoir une accalmie à Shifen, ce que nous avons eu. Cela nous a permis d’en profiter et visiter le parc de Shifen et ces chutes. Nous avons aussi profité de la vieille rue de Shifen en attendant notre train de retour, où commerces de souvenirs et de nourritures occupent l’espace. Shifen se visite très bien en quelques heures et nous n’avons pas regretté notre excursion dans ce village touristique.


De retour à Jiufen, nous avons arpenté la vieille rue marchande, touristique à souhait, mais qui conserve tout de même son charme. Jiufen est surtout reconnu pour sa célèbre maison de thé, A-Mei teahouse, ayant une forte ressemblance avec la ville et les décors du film d’animation Le voyage de Chihiro du cinéaste japonais Hayao Miyakazi. Nous avions décidé d’y passer la nuit afin de continuer notre route par après vers Hualien sur la côte est, mais il est tout à fait possible de visiter Jiufen en une journée et revenir dormir à Taipei. Il est certain que la forte pluie qui tombait dans la région lors de notre séjour n’a pas aidé à profiter pleinement des vues environnantes sur la mer et les montagnes.
Petite mention spéciale au food court de Raifang, situé à quelques minutes de la gare, où nous avons mangé un succulent bol de nouilles et porc pour environ 3 CAD. Nous y sommes retournés le lendemain avant notre train pour Hualien, un arrêt obligatoire dans la ville!





Hualien et parc national de Yushan
Ville côtière située dans l’est du pays, Hualien est la ville principale d’où il est possible de visiter le parc national de Taroko. Malheureusement, le tremblement de terre d’avril 2024 a lourdement endommagé la région de Hualien et le parc de Taroko, qui est depuis ce temps fermé. Des plans de réouverture sont prévus pour 2025, et lors de notre passage, il semblait qu’on avait accès à la route menant au parc, mais que les principaux sentiers de randonnés étaient toujours fermés. Il y avait certes des agences qui proposait la visite de certains points du parc en autobus, mais sinon, le tourisme à Hualien a beaucoup chuté depuis la fermeture de Taroko. C’est ce que nous avons constaté lorsque nous sommes arrivés dans la ville, mais aussi à notre hostel. Nous étions la seule chambre occupée de notre étage. Afin de profiter de notre soirée, nous avons pris un bus pour le Dongdamen Night market, où nous avons découvert d’autres offres de street food intéressantes et délicieuses. De plus, il y avait un festival de lanternes sur place et nous avons pu en profiter pour admirer les différentes œuvres.



Pour profiter de la région, il nous fallait trouver un plan B au parc de Taroko. Nous avons décidé de prendre un train de banlieue qui allait nous amener au village de Yuli où nous avons loué un scooter pour rejoindre le parc national de Yushan. Il est possible d’y faire une randonnée d’une journée à condition de rebrousser chemin au KM 7, car dépassé ce KM, il faut un permis et être équipé pour une randonnée multi-jours. Nous avons adoré cette randonnée, ayant des vues sur plusieurs chutes, devant franchir deux ponts suspendus dont l’un date du début du 20e siècle et construit par les Japonais. Nous avons même eu la chance de croiser des macaques. Ce fut parfait et en plein ce que nous recherchions comme activité. Hualien n’a pas grand charme en hiver malgré la belle soirée au marché que nous avons eu. Les températures sont effectivement trop froides pour profiter des plages. Et sans la possibilité de visiter Taroko, la ville en temps que telle ne vaut pas nécessairement le détour.




