Puerto Natales et Torres del Paine – Des paysages emblématiques de la Patagonie chilienne

Le trajet de bus d’Ushuaïa à Punta Arenas s’est bien déroulé et a duré un peu plus de 10 heures. Il est préférable de prendre le bus lorsque vient le temps de traverser du Chili en Argentine ou vice-versa, le coût sera beaucoup plus abordable qu’en avion. Cependant, si le temps vous manque, il est conseillé de prendre des vols internes intra-pays, donc par exemple Buenos Aires-Ushuaïa ou Ushuaïa-El Calafate, car ils reviennent moins chers que des vols inter-pays, Ushuaïa-Puerto Natales par exemple. Aussi, le passage des frontières se fait relativement bien, quoiqu’un peu long, car les postes frontaliers ne sont pas jumelés. Il faut donc sortir deux fois du bus pour passer l’immigration et les contrôles de sécurité. À Punta Arenas, nous avons attendu environ 1 heure avant de prendre le bus pour Puerto Natales, notre destination finale. Nous sommes finalement arrivés après 20 heures et avions hâte de nous poser à notre hostel et nous reposer enfin.

Nous avons passé une bonne semaine à Puerto Natales essentiellement à cause du fait que nous avions déjà réservé depuis 10 mois déjà nos refuges pour le W trek. Mais qu’est-ce que le W trek? Le trek la plus populaire de Patagonie se faisant dans le parc national de Torres del Paine. D’une durée de 4-5 jours/3-4 nuits, ce trek permet l’exploration d’un des parcs nationaux les plus emblématiques et les plus majestueux de la Patagonie. Étant donné la popularité du trek, nous avons pris une chance en réservant nos refuges du 13 au 16 avril, estimant que nous allions avoir assez de temps avant pour Ushuaïa. Au final, la semaine complète à Puerto Natales nous aura permis de visiter la ville et ces environs, se reposer dans un des hostels les plus agréable que nous ayons eu la chance de faire dans ce voyage, et faire une journée dans le Torres del Paine et des sentiers d’une journée que nous n’aurions pas fait si nous étions venus que pour le W trek.

Petit mot sur l’hostel, Paso del Chingue. Le propriétaire Pedro est vraiment un chic type qui connaît bien le W trek, l’ayant déjà fait plusieurs fois, et il nous a conseillé sur pleins d’aspects que nous allons aborder plus loin. Nous avions une chambre privée, celle-ci fut très confortable, et accès à une cuisine complète que nous avons utilisé à son plein potentiel. Il est aussi bien situé, à une dizaine de minutes de la gare de bus, parfait pour se rendre au parc Torres del Paine. Nous ne pouvons que conseiller cet hostel pour votre séjour à Puerto Natales!

Les points principaux touristiques de la ville sont le bord de mer avec la mano, le vieux quai Braun & Blanchard et le monument du Mylodon, mammifère terrestre géant aujourd’hui disparu. Tout se fait facilement à pied et en l’espace d’une journée.

Nous avons aussi profité d’une de nos journées pour monter le Cerro Dorotea, sentier de 6 km aller-retour, mais 448 mètres de dénivelé. Il est possible de voir des condors une fois au sommet, mais nous n’avons pas eu cette chance, ayant fait la randonnée en mi-journée. Les vues sur Puerto Natales et les environs sont sublimes. Bonne randonnée à faire dans le coin. Pour s’y rendre, nous avons pris le Uber, car le début de la randonnée se situe au bord de la route. Il faut débourser 5000 pesos chiliens par personne au propriétaire du terrain par lequel nous devons passer pour atteindre le Cerro Dorotea.

L’achat du droit d’entrée au parc Torres del Paine est différent selon le nombre de journées passées dans celui-ci. Pour ceux faisant le W Trek, un pass de plus de 3 jours est disponible et est valide pour une durée totale de 7 jours d’affilés. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de visiter le parc quelques jours avant notre trek et ainsi faire quelques sentiers près du débarcadère Pudeto. Les moyens pour se rendre au parc sont soit en voiture ou en autobus. Plusieurs compagnies offrent le service, les départs étant à la même heure le matin. Il est possible de négocier quelques pesos en moins en espèces et si le retour se fait avec la même compagnie. Cela prend en moyenne 1h30 se rendre de Puerto Natales à l’entrée du parc et un 45 minutes supplémentaires jusqu’à Pudeto.

Notre journée a donc commencé un peu avant 10h et nous avions jusqu’à 18h30 pour nos randonnées. La première fut le Mirador Cuernos avec un arrêt, tout d’abord, aux chutes Salto Grande. Cela nous a pris à peu près 1 heures faire l’aller-retour et nous avions un beau panoramique du lac Nordernskjöld et des Cuernos, ces pics de montagne emblématiques du parc. Nous avons aussi eu la chance de voir un petit troupeau de guanaco venu profiter du soleil et des herbes pour se nourrir. Cette journée commençait vraiment du bon pied.

Nous avons par la suite suivi la route en passant devant le Mirador Salto Grande, offrant une vue d’un autre angle des chutes, jusqu’à nous rendre à l’hosteria Pehoe. De là nous avions un joli panoramique du lac du même nom et en avons profité pour luncher. Nous avons par la suite continué notre randonnée en s’attaquant au Mirador Condor dont l’ascension finale fut tout de même raide. Nous nous sommes par la suite dirigés vers l’hotel Explora, un établissement très chic et possiblement hors de prix, et la Salto Chico se trouvant juste à côté. Au total, nous avons fait 19,13 km et nous devions compter près de 7 km pour revenir à Pudeto. Heureusement, nous avons croisé un couple taiwanais habitant aux États-Unis sur la route et ils nous ont aimablement déposé à Pudeto. Ils furent très sympathiques et nous avons refait quelques arrêts sur le chemin avec eux tout en offrant nos services de photographie en signe de gratitude. Cette journée dans le parc en aura vraiment valu la peine tellement il est grand et magnifique.

Le W trek – Notre expérience sur ce trek mythique

Il faut savoir que le système de réservation est partagé entre deux compagnies selon l’emplacement du refuge réservé, Las Torres et Vertice. Les coûts des refuges sont relativement chers, mais c’est du luxe si on les compare aux refuges nord-américains. Les dortoirs varient de 4 à 6 lits selon l’endroit, les pièces sont chauffées, il y a un accès à des douches chaudes et pour ceux n’ayant pas de repas, il y a un restaurant et bar dans chacun de ceux-ci. Il y a aussi l’option de louer un emplacement de camping à coût drastiquement moins élevé, mais il faut alors trainer son matériel de camping. Bref, pour un peu de confort, le refuge devient une option intéressante, surtout pour nous qui n’avions jamais fait de trek avant celle-ci. Il fallait aussi considérer le fait que les nuits sont plus froides à la mi-avril, le mercure frôlant même le négatif, et que nous n’avions pas traîné beaucoup de couches avec nous depuis août. Avec Las Torres, nous avons réservé le refuge Central et une tente toute équipée à Francés. Avec Vertice, nous avons réservé au Refuge Paine Grande.

Afin de nous préparer pour cette randonnée de plusieurs jours, nous avons opté pour la location de deux sacs de 40L, un brûleur et de l’équipement de cuisine. Nous avons fait affaire avec Rental Natales, mais il existe plusieurs autres boutiques de location d’équipement.

Nous avons aussi cuisiné nos propres boules d’énergie, riz cuits, rice cakes et autres barres-tendres afin d’avoir l’énergie nécessaire tout au long de cette randonnée. Et nous avons complété avec des sachets de soupe et noix. Malgré ces repas qui peuvent paraître léger, nous avions l’apport énergétique adéquat pour ne pas se fatiguer inutilement.

Jour 1 – Base Torres

Départ à 7 heures du matin de la station d’autobus pour l’entrée du parc à la laguna Amarga. De là, il faut prendre une navette qui nous rapproche du début du sentier de randonnée pour la Base Torres. Il est possible de faire la montée jusqu’à la base en une journée, nous avons donc croisé beaucoup de gens cette journée-là car très populaire. Il faut donc s’attendre à ce que le sentier soit occupé. C’est aussi la journée la plus difficile du trek. Le défi aujourd’hui, 23 km et plus de 1000 mètres de dénivelé. Nous débutons d’un bon pas, ayant bien préparé nos sacs pour s’assurer que le poids soit bien réparti et que les collations de la journée soient facilement accessibles. Avec tout l’équipement et les rations, nos sacs doivent peser entre 10 et 12 kg, il fallait donc s’adapter à marcher avec ce poids supplémentaire sur nos épaules. L’aller de 11,5 km pour se rendre au mirador de la Base Torres prend environ 4 heures dont 1 heure passée juste à franchir le dernier kilomètre qui est aussi la section la plus abrupte du sentier. Tout le long de la randonnée nous avons pu admirer des paysages magnifiques variant montagnes aux sommets grandioses, forêts touffues et typiques de la région et cours d’eau cristallins.

Départ à 7 heures du matin de la station d’autobus pour l’entrée du parc à la laguna Amarga. De là, il faut prendre une navette qui nous rapproche du début du sentier de randonnée pour la Base Torres. Il est possible de faire la montée jusqu’à la base en une journée, nous avons donc croisé beaucoup de gens cette journée-là car très populaire. Il faut donc s’attendre à ce que le sentier soit occupé. C’est aussi la journée la plus difficile du trek. Le défi aujourd’hui, 23 km et plus de 1000 mètres de dénivelé. Nous débutons d’un bon pas, ayant bien préparé nos sacs pour s’assurer que le poids soit bien réparti et que les collations de la journée soient facilement accessibles. Avec tout l’équipement et les rations, nos sacs doivent peser entre 10 et 12 kg, il fallait donc s’adapter à marcher avec ce poids supplémentaire sur nos épaules. L’aller de 11,5 km pour se rendre au mirador de la Base Torres prend environ 4 heures dont 1 heure passée juste à franchir le dernier kilomètre qui est aussi la section la plus abrupte du sentier. Tout le long de la randonnée nous avons pu admirer des paysages magnifiques variant montagnes aux sommets grandioses, forêts touffues et typiques de la région et cours d’eau cristallins.

Jour 2 – Direction secteur Cuernos

Nous nous sommes levés un peu avant le lever du soleil car nous nous étions fait dire qu’il était commun de voir des pumas roder autour du refuge, mais aucune chance malgré nos 40 minutes à nous promener aux alentours du refuge. Après notre petit-déjeuner englouti, nous nous sommes mis en route vers notre campement pour la nuit, camping Francés, où nous allions dormir dans une tente déjà montée et équipée. Nous avons dû refaire le même 1er km que la veille avant de prendre l’embranchement pour le secteur Cuernos. Et là, une rencontre qui allait changer à jamais ce trek est survenu; un puma était couché dans l’herbe, prenant un bain de soleil et regardant les randonneurs d’un air désintéressé. Ce grand félin, unique prédateur du parc, règne en maître et se nourrit essentiellement de lièvres et guanacos. Son cri est aussi distinctif, ressemblant davantage à un cri d’oiseau qu’un miaulement ou grognement, chose que l’on se serait attendu de la part d’un félin. Avoir aperçu ce félin allait nous donner un boost d’énergie et de la joie pour le reste de la journée, réalisant la chance que nous avons eu de l’avoir croisé.

La randonnée jusqu’au camping Francés s’est bien faite, totalisant tout près de 17 km avec quelques montées et descentes. Cette section permet de longer le lac Nordernskjöld et de se remettre de la montée de la veille. Les vues et panoramiques étaient tout simplement de toute beauté. Et le sentier était beaucoup moins occupé que celui de la Base Torres. Le sentier dans son ensemble fut très agréable avec ces ponts suspendus au-dessus de différents ruisseaux et sa végétation dense. Nous sommes arrivés au campement un peu avant 16 heures et nous en avons profité pour prendre une petite bière, un coupon nous ayant été offert avec la nuitée, une belle récompense après deux journées de trek. Une fois le souper englouti, nous avons rejoint notre tente où il était temps de s’emmitoufler dans notre sleeping bag, le mercure descendant à -2°C cette nuit.

Jour 3 – Vallée des Français et Mirador Britanico

Le sac de couchage et nos multicouches nous ont bien servis, nous nous sommes réveillés sans avoir eu froid durant la nuit. Encore une fois, un réveil aux aurores pour nous permettre de déjeuner et entreprendre cette 3e étape de la randonnée avant 8 heures le matin. Aujourd’hui allait être la journée la plus chargée en distance et en effort, ayant accumulé de la fatigue des deux dernières journées. Le plan de match fut d’explorer la vallée des Français en se rendant jusqu’au Mirador Britanico. La montée est constante et raide, mais légèrement moins que le dernier kilomètre de la Base Torres. Nous entreprenons donc le sentier et atteignons après 2 heures d’effort le Mirador Francés, premier arrêt offrant une vue incroyable sur le glacier du même nom. De voir d’aussi près ce glacier et d’être situés tout au creux de la vallée, entourés de ces montagnes gigantesques nous apporta un sentiment de liberté, d’aventure et d’effervescence seulement atteignable qu’en randonnée.

Du Mirador Francés, il fallait compter une heure additionnelle pour atteindre Britanico, en plein cœur de la vallée. De là, nous avions une vue panoramique et 360 des pics montagneux. C’était à couper le souffle et de toute beauté!

Il fallait par la suite revenir sur nos pas en repassant par le Mirador Francés où nous avons lunché et profiter encore une fois des vues sur le glacier. Il nous restait encore 13 km avant d’atteindre notre dernier refuge, Paine Grande, mais par chance, le sentier était en pente descendante. Nous sommes arrivés avant 17 heures, avons pu nous laver, nous reposer et souper avant de se coucher pour entreprendre le dernier segment du trek.

Jour 4 – Glacier Grey

Nous nous sommes réveillés encore une fois avant le lever du soleil pour s’assurer d’avoir le temps de parcourir les 22 derniers kilomètres du trek, soit se rendre jusqu’au pied du Glacier Grey et revenir au refuge avant 18h40. C’est l’heure à laquelle nous attend le catamaran pour traverser le lac Pehoé jusqu’à Pudeto d’où part les bus pour Puerto Natales. Contrairement aux trois premiers jours, cette dernière journée se fit sous un ciel couvert. Cela ne nous a pas empêché d’être tout aussi émerveillés à la vue des paysages, des lacs et bien sûr du glacier Grey. Celui-ci est imposant, mesurant 6 km de large par 30 mètres de haut, et il est visible après le 5e km du sentier.

Du refuge Grey, il faut compter 30 minutes supplémentaires pour se rendre au mirador permettant d’apercevoir ce mur de glace et les nombreux icebergs flottant sur l’eau. Arrivé à ce point signifiait aussi que la fin du trek approchait, il nous fallait remarcher les 11 km dans le sens opposé jusqu’à Paine Grande, dernier effort que nous avons réalisé avec brio! Nous avons fêté la complétion de ce trek de 83 km et plus de 3000 mètres de dénivelé avec une petite bière locale bien méritée. Ce trek fut une des plus belles expériences que nous avons vécu au cours de cette année déjà remplie en moments uniques.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top