En descendant le Mékong – Slow boat de la Thaïlande jusqu’à Luang Prabang
À partir de Chiang Rai, nous avons pris un autobus de ville qui nous amena jusqu’à la frontière du Laos et, une fois celle-ci traversée, nous nous sommes dirigés vers la ville de Huay Xai à une dizaine de minutes de là. C’est de cette ville que partent les long boats pour Luang Prabang. Cette manière de voyager prend plus de temps, 2 jours sur le Mékong avec un arrêt de nuit au village de Pakbeng, mais elle se révèle être le moyen de transport le plus agréable. Les vues tout au long de la navigation, les gens rencontrés sur le bateau et les quelques arrêts sur le chemin pour approvisionner les villages ont été des moments marquants de notre voyage au Laos. Il en coûte environ 25$ CAD par personne et avons réservé notre hébergement à Pakbeng quelques jours avant pour s’éviter de mauvaises surprises.
Luang Prabang – Architecture coloniale et influence française
Nous sommes arrivés en fin d’après-midi à Luang Prabang et une fois les valises déposées, nous nous sommes dirigés vers le marché de nuit pour y goûter les différentes spécialités locales. Plusieurs mets ont des similitudes avec la cuisine thaïe, mais la cuisine laotienne est aussi particulière et regorge de saveurs. Le laap, le Mok Pa ou encore le riz gluant en sont quelques exemples.
Ce n’est que le lendemain que nous avons visité la ville de Luang Prabang. Inscrite sur la liste mondiale du patrimoine de l’UNESCO, nous avons adoré contempler ces bâtiments coloniaux qui donne un style unique à la ville. Étant aussi l’ancienne capitale royale avant la chute de la monarchie en 1975, la ville abrite l’ancien palais royal et plusieurs temples très impressionnants dont le Vat Xieng Thong. Nous avons aussi profité de cette journée pour découvrir nombreux cafés et boulangeries françaises où le pain ou les croissants n’ont rien à envier à ce que nous avons déjà pu goûter à Montréal ou encore en Europe.
Les cascades de Kuang Si
À 1 heure de route de Luang Prabang se trouve les magnifiques cascades de Kuang Si. Il est possible de s’y rendre en scooter, mais nous avons préféré réserver le transport par minivan, ce qui nous est revenu pas si cher que cela en fin de compte. Une fois sur place, un kart électrique nous amène jusqu’à l’entrée d’où un sentier de quelques kilomètres nous permet de voir les différentes cascades du site jusqu’à la dernière qui est aussi la plus imposante du site. Il est possible de se rafraîchir dans les différents bassins, très agréable étant donné la chaleur et l’humidité qui y fait. Le coût d’entrée n’est pas élevé et le tout nous a pris quelques heures de visite.
Mont Phousi au coucher du soleil
Le mont Phousi est une montagne située dans le centre de Luang Prabang qu’il est possible d’escalader pour admirer les vues sublimes des environs. Un temple se trouve aussi à son sommet. Nous avons décidé, comme bon nombre de touristes, de s’y rendre pour le coucher du soleil. Les vues sur les alentours valurent l’ascension mais malheureusement, le lieu bondé de monde a eu comme conséquence d’enlever le charme du moment.
Les UXO et les cicatrices des bombardements massifs durant la Guerre du Vietnam
Lors de la Guerre du Vietnam, les Américains ont mené une campagne de bombardement intensive sur le Laos. Dès 1964, des bombes ont été larguées sur le pays afin de ralentir et freiner les ravitaillements nord-vietnamiens vers le sud. Ces routes de ravitaillement étaient majoritairement situées en terre laotienne. Sur près de 10 ans, plus de 270 millions de bombes sont larguées sur le pays, allant d’engins explosifs à d’armes à sous-munitions. Au plus fort des campagnes de bombardement, des bombes étaient lâchées toutes les 7 minutes. Par capita, le Laos est le pays le plus bombardé de l’histoire moderne. Et sur ces 270 millions de bombes larguées, 30% n’ont pas explosées à l’impact et sont toujours présent aujourd’hui. Cela a pour conséquence qu’il existe toujours un risque dans les villages isolés qu’un fermier meurt en voulant labourer sa terre ou encore qu’un enfant perde la vie en confondant une sous-munition avec un ballon. Le musée sur les UXO à Luang Prabang nous a permis de saisir toutes les horreurs et les conséquences qu’ont les Guerres sur les citoyens, souvent les premiers à souffrir de ces conflits géopolitiques Mondiaux.
Cérémonie d’aumône des moines
La cérémonie d’aumône matinale des moines, aussi appelé le Tak Bat, est un rituel millénaire encore pratiqué au Laos et particulièrement réputé à Luang Prabang. Aux alentours du lever du soleil à tous les matins, des centaines de moines défilent dans les rues de Luang Prabang pour y accepter les offrandes qui leurs sont destinées. Riz, repas et gâteaux fait maison leurs sont ainsi offerts en échange d’une bénédiction de leur part. Nous avons choisi d’y assister dans le centre historique de la ville où des centaines de bancs étaient installés le long de la rue pour les nombreux étrangers et locaux venus participer à la cérémonie.
Nous aurions aimé dire que l’expérience fut incroyable et remplie de sérénité, mais nous avons tout de suite été accrochés par le côté très touristique de cette activité. Même si nous avions acheté une offrande de riz avant de nous installer près de la rue, nous étions chassés des bancs associés à une vendeuse car nous n’avions pas acheté d’elle. Et que dire des hordes de touristes chinois sans respect pour les consignes de base pour garder cette cérémonie digne. Crachats sur le sol, photographies dans le visage des moines, échange bruyant entre eux, cela est venu gâcher l’expérience globale.
Petit mot ici sur le tourisme chinois au Laos. Le gouvernement chinois investit massivement dans le pays et a construit une ligne de chemin de fer reliant Boten à Vientiane. Cela a engendré un tourisme de masse chinois dans le nord du pays tout le long du chemin de fer. Malheureusement pour les Laotiens, l’argent de ce tourisme grandissant ne leur rapporte que très peu, car ce sont des agences chinoises qui organisent les tours et les bénéfices engendrés sont gardés dans ces agences sans aller aux locaux. Nous avions l’impressions que ceux-ci prennent le Laos comme une extension de leur pays. Le centre et le sud du Laos, ainsi que les régions plus éloignées des grandes villes sont, pour l’instant, encore épargnés de ce surtourisme.
Nong Khiaw et les paysages montagneux du Nord
Il était déjà temps de dire au revoir à Luang Prabang et de brièvement visiter Nong Khiaw, village situé au bord de la rivière Nam Ou. Plus de 4 heures en minivan sur des routes défoncées plus tard, nous étions enfin arrivés. Ce qui nous saisit tout d’abord fut le calme de l’endroit en opposition à Luang Prabang. La quiétude de la rivière et les nombreuses montagnes nous entourant nous fîmes le plus grand bien. Pour le coucher du soleil, nous avons escaladé le mont Phadeng d’où une vue saisissante sur le village et la rivière nous attendait. Nous allions découvrir les plaisirs des points de vue au Laos et des innombrables drapeaux laotiens qui ornent chacun de ces points de vue.
Ayant une journée complète pour visiter les environs avant de revenir le lendemain pour Luang Prabang et rejoindre Vang Vieng, nous avons opté de passer la journée avec un guide local qui allait nous permettre d’explorer les environs. Le premier arrêt fut de rejoindre le village de Muang Ngoi en pirogue et accéder au point de vue de Phanoi après une courte ascension. Très charmant avec ces nombreux guesthouses, cafés et restaurants, nous serions bien restés quelques jours de plus à Muang Ngoi. Nous sommes ensuite allés au village de Sop Keng. Une petite randonnée dans les rizières nous permit de rejoindre une ferme bio où nous avons pu dîner et prendre un café. En après-midi, nous avons rejoint les chutes de Tad Mok. L’eau était très fraîche et ce fut un bonheur de nous y saucer! Pour terminer le tour, notre guide nous amena jusqu’à des kayaks d’où il fut possible de descendre la rivière jusqu’à Nong Khiaw. Nous avons adoré cette journée bien remplie, et même s’il est possible d’arranger les déplacements avec des locaux pour moins chers, ce fut très agréable d’avoir été accompagné d’un local avec qui nous avons échangé et appris sur sa région.
Vang Vieng
La route de Nong Khiaw jusqu’à Vang Vieng fut pénible et longue. Nous avions réservé le train de 19h20 de Luang Prabang à Vang Vieng et avons donc décidé de prendre le minivan de 11 heures à Nong Khiaw. L’organisation à cette gare faisait défaut. Nous étions dès 10h30 sur place, mais sommes partis qu’à 11h40, le chauffeur cherchant à tout prix à remplir au maximum son minivan. Les bagages étaient mis sous les sièges et dans chaque espace libre, le van n’étant pas équipée d’un porte-bagage sur son toit comparativement aux autres. Et entre-temps, nos billets de train ont été devancés pour celui de 17h11. Habituellement, nous ne planifions pas d’itinéraire serré entre nos voyagements pour s’éviter du stress inutile, mais cette journée-là, rien n’allait comme prévu. Et une fois à Luang Prabang, il nous a fallu négocier le tuktuk à un prix raisonnable, la gare se situant à 40 minutes de la ville. Et pour ajouter à l’injure, la sécurité de la gare de train est plus sévère que dans un aéroport. Ainsi, toutes nos bouteilles en spray, donc déo et crème solaire, nous ont été confisquées car elles pourraient exploser dans le train… Autant le train permet de se déplacer plus rapidement, autant la sécurité ne fait aucun sens et le fort achalandage rend l’expérience désagréable. Nous étions juste heureux d’enfin arriver à Vang Vieng après ce voyagement épuisant.
Tyrolienne, points de vue et Lagoons
Vang Vieng est reconnu pour sa destination prisée des backpackers et son nightlife, mais aussi pour ces paysages à couper le souffle et la panoplie d’activité de plein air que nous pouvons y faire. Nous avons résidé à l’extérieur du centre-ville, cherchant avant tout un peu de quiétude et de proximité avec la campagne. Et quelques semaines avant notre arrivée il y eu une vague de décès chez de jeunes touristes ayant consommé de l’alcool contenant un fort pourcentage de méthanol. Voyant que toutes les attractions principales étaient loin de notre hôtel, et que payer le tuktuk allait nous revenir cher, nous avons décidé de louer pour les 2 jours un scooter, ce qui s’avéra une décision judicieuse. En plus de nous familiariser avec la conduite, cela nous a permis de rejoindre tous les endroits que nous voulions faire. À commencer par de la tyrolienne. Le parcours comprenait 8 plateformes et 3 ponts suspendus à travers la jungle. Et au coût risible de 13$ CAD par personne. Les installations et l’équipement fournis étaient sécuritaires et nous avons adoré notre expérience.
Il y a à Vang Vieng plusieurs points de vue qui nous permettaient d’admirer la région des hauteurs. En plus des drapeaux laotiens, des motos y ont été montées, rendant ces sites encore plus mémorables. Nous avons fait le point de vue de Pha Ngern pour le coucher du soleil et avons pu admirer les montgolfières dans le ciel, car oui, il est possible de faire de la montgolfière.
Le lendemain, nous avons fait le point de vue de Nam Xay en matinée et le lieu est très achalandé. Nous avons dû attendre près de 20 minutes pour prendre la fameuse photo de la moto, attendant après un groupe qui ne se gênait pas pour prendre 1001 photos sous tous les angles et créant de l’impatience chez ceux qui attendaient leur tour. Nous avons par la suite enchaîné les lagoons 3 et 2, endroit où des bassins d’eaux ont été emménagés pour s’y baigner. Une tyrolienne et une corde de tarzan ont même été installées au lagoon 3. Nous avons aussi passé quelques heures à visiter la ville et l’avons trouvé moins charmante que Luang Prabang. Il faut s’y arrêter principalement pour les paysages et le plein-air qui est possible d’y faire.
Pakse – Expats français et la boucle de Pakse
Se situant plus au sud du Laos, nous avons opté de nous rendre à Pakse en autobus de nuit. Et contrairement à ceux que nous avions déjà pris depuis le début de notre périple, celui-ci était fourni de couchettes. Un van nous permit de rejoindre la capitale Vientiane d’où nous attendait le bus. Nous avons eu la chance d’être dans la première rangée au 2e étage collés à la vitre, ce qui voulait dire plus d’espace pour nous allonger. Le trajet pris tout au plus 10 heures et nous avons pu dormir plusieurs heures sans être trop dérangés. Une fois à Pakse, nous nous sommes dirigés vers notre Guest house tenu par un français qui nous conseilla une petite boulangerie française pas trop loin où nous avons pu prendre un excellent petit-déjeuner.
La raison principale de notre séjour à Pakse fut d’y faire la boucle de Pakse. Se faisant sur le plateau des Bolovens, cette boucle se fait minimalement en 2 jours, mais facilement en 4 jours si on veut prendre le temps d’explorer toutes les cascades et villages des différentes ethnies qui y habitent. Nous avons changé nos plans, décidant de prolonger notre séjour dans la région afin de pouvoir passer 2 journées pleines sur la boucle. Nous avions l’intention de la faire en voiture, mais malheureusement aucun véhicule n’était disponible pour nos dates. Nous avons donc pris la décision de la faire en scooter, moyen idéal pour plusieurs. Après avoir lu plusieurs avis sur google et différents blogs, le centre de location Miss Noy fut celui que nous avons pris pour la location du scooter. Tenu par un expat belge, celui-ci offre un briefing tous les soirs avec de judicieux conseils sur la boucle. Cela nous a tout de suite mis en confiance. Nous étions prêts et légèrement confiant à faire la boucle en scooter!
Cascades, plantation de café et Mama Pap
Le lendemain, nous avons pris la route avec comme objectif principal de nous rendre au village de Tad Lo pour y passer la nuit. Une fois sortie de la ville de Pakse, nous avons pu apprécier notre trajet en scooter, passant dans les villages locaux et entouré de paysages pittoresques. Nous avons fait un premier arrêt à la plantation de café de M. Vieng qui offre 3 visites guidées de sa plantation. M. Vieng est un personnage coloré et sa visite est très instructive, car elle permet d’en savoir plus sur le café, mais aussi sur les coutumes locales de son village. Traditionnellement, les mariages étaient arrangés dès l’âge de 3 ans et ceux-ci avaient lieu dès l’âge de 10 ans. On voit néanmoins une évolution depuis les dernières années. Le mariage a lieu à l’âge plus vieux de 15 ans et on peut choisir son partenaire. Le tabac y est très présent et se fume à partir d’une longue pipe à eau. Il faut avoir l’esprit ouvert lorsque nous apprenons des coutumes des autres pays et respecter comment ces traditions sont vécues dans ces régions.
Une fois la visite terminée, nous avons repris la route jusqu’aux cascades de Tad Lo non loin du village. Les chutes sont impressionnantes à voir et nous avons même pu nous baigner. Nous sommes restés pour la nuit chez Mama Pap, où des chambres très simples chez l’habitant sont mises à disposition au 2 étage. Mama Pap opère un restaurant où les portions sont généreuses et la nourriture délicieuse. Mais ce que nous retenons de notre nuit chez elle fut les échanges, les rires et les histoires racontées avec Mama Pap, une dame qui accueille des touristes pour vivre et subvenir à sa famille. Nous étions chanceux car avec l’argent récolté elle a pu installer des portes devant chaque chambre et ramasse maintenant de l’argent pour y faire installer des fenêtres. Mama Pap possède un grand cœur et sa rencontre ne nous a pas laissé indifférent.
Notre 2e journée sur la boucle allait nous permettre d’admirer encore plus de paysages saisissants et de rejoindre les 4 sœurs, ensemble de cascades se trouvant sur la route entre Paksong et Pakse. La première fut la cascade de Tad Gneuang, imposante tant par sa hauteur que son débit. Un sentier permet de se promener aux alentours et de l’admirer pleinement. La deuxième cascade fut Tad Fane, cascade la plus haute du Laos. On y accède via un resort et on peut l’admirer que de loin seulement. Pour 35 USD, il est possible de faire de la tyrolienne au-dessus de la cascade, mais nous ne l’avons pas fait. Nous avons fini avec la cascade de Tad Champee. Plus en retrait, nous avons dû suivre un sentier dans la jungle avant d’y accéder. Elle est parfaite pour un arrêt baignade et il est possible de suivre un chemin qui nous amène derrière la cascade.
Au final, la boucle de Paske fut une belle aventure en soi. Elle nous a permis de parcourir la campagne Laotienne et admirer de beaux décors. N’étant pas habitué au scooter, nous en avons eu en masse après 2 jours.
4000 îles - quelques journées sur le Mékong
Dernier arrêt avant de rejoindre le Cambodge, les 4000 îles sont un endroit parfait pour relaxer et reprendre son énergie. Nous sommes restés 3 nuits sur l’île de Don Det dans un bungalow rustique. Cela nous a permis de pleinement profiter du rythme plus posé et calme de l’endroit. Lors d’une de nos journées sur place, nous avons loué des vélos et entrepris de faire le tour des îles de Don Det et Don Khone. Nous avons pédalé dans différents villages, à travers la jungle et vu plusieurs chutes dont la très impressionnante Li Phi. Il est possible de faire un circuit sur des ponts suspendus qui surplombent l’ensemble des cascades au coût de 12 USD par personne. Malgré le coût élevé, ce fut une belle expérience et cela valait au final la peine de pouvoir enchaîner les ponts au-dessus des cascades et de les voir de prêt. Lors d’une autre journée, nous avons aussi fait du kayak afin de pouvoir profiter du Mékong. Il faut savoir par contre qu’il y a un fort courant et que les endroits pour le kayak sont restreints. Ce fut tout de même agréable et nous avons même pu nous rendre sur une plage où nous nous sommes baignés dans le Mékong.



