L’Albanie – le pays qui s’ouvre au monde

L’Albanie fut une destination que nous avions ciblée, même que Chanel y avait presqu’été avec ces amies. Heureux de l’avoir incorporé à notre road trip des Balkans, nous n’avons pas été déçu tant ce pays est riche en paysages et lieux magnifiques, habités par des gens très sympathiques et qui regorge d’histoire ayant influencé le pays. Notre séjour s’est aussi teinté par une erreur de débutant de notre part. Nous y avons bu l’eau de Tirana sans nous informer au préavis, mais cela n’aura pas teinté notre expérience dans ce 5e pays des Balkans que nous aurons visité.

Un peu d’histoire

L’Albanie a eu son indépendance en 1912 après que les Ottomans ont été chassés du territoire. Ceux-ci ont occupés cette région et une bonne partie du sud des Balkans durant près de 500 ans. Cela se voit dans l’architecture et la présence d’une forte population musulmane dans le pays. Il y eu un roi entre les deux Guerres, mais celui-ci a fui le pays lorsque les Italiens sous le régime de Mussolini ont envahi le pays en avril 1939. Ceux-ci ont été chassés durant la 2e Guerre Mondiale par des partisans communistes sous la gouverne d’Enver Hoxha qui alla devenir durant les quarante années suivante le despote gouvernant l’Albanie. Son régime totalitaire communiste, de 1945 à 1991, causa beaucoup de tort au pays, car le dirigeant, paranoïaque sur les bords, s’est isolé du reste du monde. Enver Hoxha avait des alliés au début, l’Union Soviétique, la Chine et la Yousgoslavie mais petit à petit il se les aliéna un à un pour finalement finir seul au monde. Il faut en effet être tout un personnage pour considérer l’Union soviétique pas assez socialiste… Donc avec autant d’ennemis, Hoxha et le parti ont débuté la construction de centaines de milliers de bunkers sur le territoire en cas d’attaque d’un pays ennemi. Mais le parti craignait aussi l’ennemi intérieur et, avec l’aide de la police d’état, a mis sous écoute toute la population en plus de persécuter et emprisonner tout citoyen exprimant une idéologie discordante au régime. Et après la chute du régime en 1991, il y eu des crise économiques et sociales qui causa beaucoup d’instabilité jusqu’au début des années 2000. L’Albanie commence tout juste à s’ouvrir au tourisme et nous nous y sommes sentis les bienvenus et en sécurité tout au long de notre séjour et partout où nous nous sommes déplacés, ayant fait le pays du nord au sud.

Lac Skadar – côté albanais

Du Monténégro, nous avons longé le lac vers le sud afin d’y passer la douane et arriver en Albanie. Ce fut le contrôle le plus rapide de l’histoire. L’agent nous a pris nos passeports, a griffonné de quoi sur un papier et nous les a redonnés. Voilà nous étions en Albanie! Nous avions loué une chambre donnant vue sur le lac à une dizaine de minutes de la ville de Skadar. Ce fut parfait pour accéder au lac tout en restant éloigné du chahut bahut de la ville.

Le lendemain, nous avions en tête de visiter la ville de Skadar avant de nous diriger pour Tirana, la capitale. Nous nous sommes stationnés tout près du centre-ville et avons pu expérimenter la conduite un peu plus chaotique de l’Albanie. Cela étant dit, tout s’est bien passé et il faut accepter ce chaos organisé et y participer pour pouvoir se frayer un chemin et se rendre où l’on veut aller. Outre quelques mosquées et églises ainsi qu’un centre sorti tout droit d’un film avec ces façades et enseignes, la ville se visite rapidement. Il y a aussi le château de Rozafa en périphérie que nous avons fait avant de prendre la route et quitter la région. Selon la légende, le nom tiendrait d’une femme emmurée dans les remparts comme offrande aux dieux pour que le château tienne.

Tirana – une capitale qui s’émancipe

La route de Skadar à Tirana s’est bien faite, variant entre routes nationales et autoroutes. Nous avons même pris le tout nouvel autoroute avec péages, mais l’employé nous a laissé passer sans frais. Nous ne comprenions pas trop pourquoi. Notre logement à Tirana était très central et nous avions l’option de laisser la voiture dans un stationnement souterrain pour toute la durée de notre séjour pour 10 euros au total. Le Skanderberg square est une place centrale très vaste et imposante, entourée de bâtiments inachevés. Nous allions apprendre plus tard lors de notre walking tour que les dates de délivrance de ces bâtiments sont toujours repoussées et qu’un jour ils seront achevés. Nous avions ensuite enchaîné par la visite du musée de la Maison aux feuilles, QG de la police secrète d’État surnommé Sigurimi. Ce lieu était le point central où la surveillance de la population avait lieu sous le régime d’Hoxha. On y a appris beaucoup sur cette police secrète et son mode de fonctionnement. Nous avons par la suite traversé la rivière Lana vers le quartier Blloku où seulement les membres importants du régime habitaient. Aujourd’hui on y retrouve multitude de bars, restos et cafés, comme si la population s’était vengée de l’interdit qui y régnait à l’époque. Nous avons pu expérimenter la bonne cuisine traditionnelle albanaise dans ce quartier lors de notre visite au restaurant Era où nous avons pu goûter des mets typiques. Malheureusement, c’est durant ce repas que les premiers symptômes de notre intoxication à l’eau non-potable de Tirana se manifestèrent. Nous nous sommes empressés de revenir à notre logement où une courte nuit très mouvementée nous attendait.

Malgré des symptômes toujours présents, nous avons tout de même pu profiter un peu de notre deuxième journée de visite, en ralentissant le rythme. Nous sommes allés visités le bunk’art 1, à un peu plus de 20 minutes en bus du centre-ville, plus grand bunker construit par Hoxha. Celui-ci comprend plus de 106 salles dont une pièce servant de garde-manger, un auditorium, son bureau et chambre privée et ainsi de suite. La visite nous a permis d’en apprendre plus sur la paranoïa d’Hoxha et à quel point il était convaincu qu’il allait se faire envahir un jour. Une fois cette visite finie, nous avons pu prendre part à un walking tour en soirée, ce qui nous a permis de voir les attraits touristiques principaux de Tirana. Nous ne le répéterons jamais assez, mais réservez des free walking tour dans chaque ville que vous visitez pour en apprendre davantage! Cela nous a donné un bel aperçu de cette capitale qui s’ouvre de plus en plus au tourisme et qui se classe parmi les plus vibrantes d’Europe.

Berat la ville aux façades blanches et aux milles fenêtres

 Avant de nous diriger vers Berat, nous avons quitter Tirana pour nous rendre à Dürres, ville côtière d’Albanie. Nous y avons passé quelques heures pour y visiter la ville qui a ces attraits mais elle se fait assez vite. Il y a des ruines d’un amphithéâtre romain, mais contrairement à d’autres lieux, peu mises en valeur. Sinon des restants de fortifications vénitiennes et bien sûr, des bâtiments de l’ère communiste ainsi que des bunkers de défense, pouvant abriter quelques soldats à la fois en cas de défense de la ville. Nous avons profité par la suite de la plage de Golemi un peu au sud de Dürres où la baignade fut agréable et où nous avons enfin pu avoir accès à des plages de sable. En après-midi nous avons pris la route pour Berat et avons rejoint notre logement se situant à flanc de colline. Il nous a fallu l’aide du gérant pour stationner la voiture. D’ailleurs, en cherchant l’hébergement, Jan s’est mis sur les quatre flasheurs dans une rue, bloquant la voie pour quelques minutes, ce qui a engendré l’impatience d’un local qui circulait par là. Nous avons profité du reste de la soirée pour visiter la vieille ville et admirer les façades de Berat, inscrites au patrimoine de l’UNESCO.

Le lendemain nous avons commencé notre journée avec l’ascension jusqu’à la forteresse de Berat. Le gouvernement avait initialement l’intention de rendre le lieu payant avant d’abandonner le projet suite à l’opposition des habitants et il est permis de visiter le tout sans frais. On peut d’ailleurs encore y voir les tourniquets à l’entrée. La visite de la forteresse permet d’avoir accès à un beau panoramique de la ville. Suivant la visite de la forteresse, nous nous sommes arrêtés dans un café pour relaxer un peu, n’étant pas encore remis à 100% de notre intoxication à l’eau. Cela nous a d’ailleurs pris un bon 10 jours avant de voir une amélioration, de loin notre pire expérience jusqu’à présent. En soirée, nous sommes retournés dans la vieille ville pour souper dans un restaurant servant des mets traditionnels Albanais, un menu pour 2 avec plusieurs plats pour 30 euros.

Gjirokaster – l’influence Ottomane en Albanie

Nous avons quitté Berat dans la matinée pour rejoindre Gjirokaster, mais avant cela, nous voulions nous arrêter au canyon d’Osumit à 90 minutes à l’est de Berat. Les paysages en Albanie sont vraiment magnifiques, variant entre canyons, montagnes et vallées. Il est possible d’y faire du rafting, mais nous n’avons pas opté pour cette activité lorsque nous avons vu le faible débit de la rivière dans le canyon. Suivant la visite du canyon, il était possible de rejoindre Gjirokaster en suivant une route dans les montagnes. Elle fut stressante à quelques occasions, mais jamais nous n’avons été inquiétés niveau sécurité. Le fait de posséder une voiture automatique a grandement aidé dans des sections de cette route. Et le fait qu’il n’avait pas plu depuis un bail a aussi aidé, certains segments de la route étant couvert de glaise et de terre. Parcourir 26km nous aura pris un peu plus de 1h30. Arrivé à Gjirokaster, nous nous sommes rendus au pont d’Ali Pasha tout en haut de la ville dans les montagnes. Nous avons par la suite enchaîné avec la visite du château, très bien préservé et intéressant à visiter. Nous avons terminé avec la visite du bazar de la ville où nous avons souper des mets traditionnels Albanais. Ce fut encore une fois délicieux et avons particulièrement aimé les vignes farcies.

Pour notre dernière journée en Albanie, nous avons visité le Blue eye lagoon à près d’une heure au sud de Gjirokaster. Attrait touristique, celui-ci se retrouve dans un parc national protégé. Malgré ce critère et l’interdiction de se baigner dans le lagoon, plusieurs personnes se permettent de le faire sans conséquence, ce qui va ultimement nuire à la viabilité du site. C’est aussi cela le tourisme de masse, une détérioration des sites naturels au détriment du gain. Il est possible de se rendre au site du blue eye via une route pavée ou via un sentier dans le boisée permettant de longer le lac jusqu’au blue eye. Il est définitivement plus intéressant de faire le sentier car très peu achalandé et plus agréable qu’une route pavée, mais un peu plus relevé en termes de montées et descentes. L’eau bleu foncé du blue eye est impressionnante à voir et nous a fait pensé à l’eau du Rio Celeste au Costa Rica.

Le reste de la journée s’est passé sur la route albanaise car nous devions rejoindre Ohrid en Macédoine du Nord. La conduite fut fort agréable et les vues et panoramiques observés tout au long de la route furent parmi les plus belles que nous avons eu la chance d’admirer dans les Balkans.

L’Albanie est un pays qui s’ouvre de plus en plus au tourisme et qui mérite que l’on y attarde un peu plus. Tout au long de notre séjour nous avons pu expérimenter la gentillesse et l’accueil des locaux tout en y mangeant des plats succulents et y visiter de nombreux sites de l’UNESCO. Il est certain que le pays devra améliorer ces infrastructures pour répondre à la forte demander de touristes qui pourrait y avoir et, même si des fois nous avions l’impression d’avoir voyagé plusieurs dizaines d’années en arrière, cela n’a fait que rajouter du charme à nos esprits déjà conquis.

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