La Macédoine du Nord – Le pays qui se modernise

Autre destination de notre itinéraire des Balkans, la Macédoine du Nord nous aura agréablement surpris. Nous y avons passés 6 jours, séparés entre le lac Ohrid et la capitale Skopje. Ayant fait partie de la grande région de la Macédoine avec le nord de la Grèce et le sud-ouest de la Bulgarie, nous avons découvert dans ce pays une riche histoire, une cuisine excellente, mais aussi des gens très accueillants.

Ohrid – Entre forteresse et vieilles cathédrales orthodoxes

Nous avons traversé la frontière macédonienne au sud du lac Ohrid. Encore une fois, ce ne fut qu’une formalité et cela n’a pas pris trop de temps. Nous nous sommes tout de suite dirigés au monastère St-Naum, situé à une dizaine de minutes de là. Ce fut très impressionnant de visiter cette vieille église orthodoxe et admirer son style architectural byzantin-arménien distinctif. Il est aussi possible de marcher autour d’un lac et d’y visiter deux autres églises, soit l’Église de Saint Petka et l’Église Athanasius. La visite complète nous a à peine pris une heure et l’accès au site est gratuit outre l’accès au parking. Nous avons mis 40 minutes pour rejoindre la ville d’Ohrid et notre hébergement et nous sommes allés souper au Vkusno Kebap Shop près du vieux bazar où il nous a fallu patienter près d’une heure avant d’avoir une table. Ce restaurant offre des plats traditionnels macédoniens à petit prix. Pour 20$, l’assiette de grillades mixtes pour 1 personne comprenait bifteck, brochette de poulet, cevapi, kebab, peppéroni et saucisse maison. Nous avons commandé deux assiettes en ne sachant pas toute la viande que nous allions recevoir, mais nous avons pu ramener des restants que nous avons mélangé le lendemain dans une sauce pour notre repas de pâtes.

Notre première journée de visite de la ville commença avec l’ascension de la colline surplombant la ville. Cette marche nous a permis plusieurs panoramiques de la ville et du lac. Le chemin permet aussi d’accéder à l’Église Saint-Jean de Kaneo, église orthodoxe emblématique de la Macédoine du Nord et d’un style architectural impressionnant. Nous avons par la suite atteint la Cathédrale Sainte-Sophie d’Ohrid avant de longer la rive jusqu’à atteindre la place principale de la ville et la rue menant au vieux bazar. Nous en avons profité pour acheter quelques lokoums turcs ainsi que des mélanges de thé dont un contre les douleurs au ventre. Par la suite, nous avons visité la vieille ville fortifiée et le théâtre antique d’Ohrid datant d’avant Jésus-Christ. Et avant d’aller relaxer sur une plage, nous avons fait un détour vers le monastère Saints-Clément-et-Panteleimon pour y admirer une autre Église d’architecture byzantine construite au Xe siècle.

Notre deuxième journée à Ohrid fut pluvieuse. Ayant visité la veille les attraits principaux de la ville et jugeant que cela ne valait pas la peine de conduire à différents lieux autour du lac vu la météo, nous avons réservé le matin même une séance de dégustation de vins macédoniens au Monastery Winery à 20 minutes de la ville. Nous avons opté pour la formule à 25 euros par personnes (75$ CAD pour 2) qui comprenait la dégustation de 4 vins, 1 rakija, 1 gin et un plateau de charcuteries et fromages. Un 5e verre de vin nous a même été offert. En plus d’être dans un décor charmant, le vin était délicieux et l’expérience très agréable. Nous recommandons! En plus, le propriétaire nous faisait visiter sa cave tout en nous expliquant leur méthode de fabrication de vins. Cette expérience nous a permis de profiter de la journée sans être dans le rush de visiter.

En route vers Skopje – arrêt à Tenovo et au canyon de Matka

Nous avons pris la route le matin en direction de Skopje où nous devions laisser notre voiture de location en fin de journée. Hélas, cette sensation de liberté à conduire dans les Balkans où nous voulions tire à sa fin. Mais pas avant d’en profiter pour une dernière journée tout de même. Notre premier arrêt se fit à Tetovo. Cette ville se trouve sur la route de Skopje et on y retrouve une forte population d’albanais et de musulmans comparativement à Ohrid. En effet, les églises orthodoxes ont laissé place aux mosquées dont une très célèbre; la mosquée peinte. Comme son nom l’indique, sa façade extérieure et tout son intérieur sont recouverts de panneaux peints à la main. C’était vraiment impressionnant d’observer une telle œuvre sur un tel monument en plein milieu de la ville.

Nous avons repris la route pour le canyon de Matka qui se situe en banlieue de Skopje. Ce canyon abrite un barrage hydroélectrique et un lac artificiel sur lequel il est possible d’y faire des tours de bateaux, du kayak ou tout simplement longer celui-ci en empruntant un sentier de randonnée. Nous avons décidé de nous délier les jambes en suivant le sentier, mais conseillons de plutôt faire l’excursion en bateau car elle permet d’atteindre et visiter la grotte de Vrelo, ou les deux si le temps le permet. Il était déjà temps de remettre la voiture, nous installer dans notre hébergement et explorer un peu le bazar de Skope où nous avons mangé turc et bu pour la première fois (et définitivement pas la dernière) du Ayran, boisson de lait ou yaourt fermentée.

Skopje – La capitale aux milles statues

Notre journée a commencé du bon pied avec un free walking tour où nous en avons appris davantage sur la ville mais aussi sur le pays depuis son indépendance en 1991. Suivant l’implosion de la Yougoslavie, les Macédoniens et les Serbes ont passé un accord où les armes stockées sur le territoire pouvaient être utilisées mais en échange, aucun macédonien ne devait être recruté pour ce qui allait devenir la guerre de Bosnie. Cela a eu pour conséquence que ce jeune pays naissant n’avait ni armes ni armée. Donc lorsque vint le temps de trouver un nom pour le pays et que ceux-ci voulurent s’appeler la Macédoine, la Grèce a imposé son veto sous prétexte que le territoire historique de la Macédoine se situait davantage en Grèce et qu’en s’appelant la Macédoine, ce pays avait des visées territoriales. Un peu fort de café sachant que le pays, avec ni armes ni armée, aurait eu des intentions militaires contre la Grèce qui est en plus membre de l’OTAN. La Grèce a aussi exprimé son désaccord avec le drapeau initial de la Macédoine du Nord, arborant le soleil de Vergina et symbole de la Macédoine antique, et qui fut changé pour le drapeau actuel en 1995. Depuis, les nord macédoniens affichent les deux drapeaux selon leur enthousiasme patriotique du moment.

Nous avons aussi appris que la ville de Skopje a connu plusieurs tremblements de terres dans son histoire, le plus récent en 1963 qui détruisit près de 80% de la ville en plus de causer la mort d’un millier de résidents. Mère Teresa, qui est d’ailleurs née à Skopje, mais dont sa maison et son église où elle a trouvé la foi ont été détruits durant ce tremblement de terre, a usé de son influence pour braquer les projecteurs sur sa ville. Les plans de la reconstruction s’est faite par l’architecte japonais Kenzo Tange, le même qui a construit le parc du Mémorial de la Paix et le musée de la bombe atomique à Hiroshima. Plus récemment, le maire de la ville a lancé le projet Skopje 2014, plan d’urbanisme visant à rendre la capitale plus imposante en y construisant monuments architecturaux et sculptures. Ceci donne un aspect tout à fait particulier à cette capitale, traversant ici un pont avec des statues représentant les artistes célèbres de la Macédoine du Nord, là une fontaine géante sur laquelle trône Alexandre le Grand à cheval, ou encore cette fontaine montrant Alexandre le Grand et sa mère à plusieurs stades de sa jeunesse. Dernier point sur le tremblement de terre, on peut voir l’horloge de la vieille gare qui s’est arrêté à ce moment et qui depuis, sert de rappel à cet événement tragique.

Une fois le walking tour terminé, nous avons visité la forteresse de la ville qui offre de belles vues sur la ville. Par la suite, nous avons arpentés les ruelles du vieux bazar avant de nous arrêter pour dîner un plat traditionnel, le Tavce gravce, un plat de fèves dans une sauce aux tomates cuit au four. Nous avons par la suite traversé le Vardar vers la nouvelle ville où nous avons visité la maison memorial Mère Teresa avant de nous diriger en soirée vers le quartier bohême pour notre souper.

Notre séjour en Macédoine du Nord nous aura permis d’en apprendre davantage sur ce petit pays des Balkans en plus de nous avoir permis de visiter plusieurs sites historiques. Ce fut la région la plus pauvre de la Yougoslavie et cela a paru lorsque nous la comparons à la Slovénie ou la Croatie par exemple. Néanmoins, avec des plans de modernisations et d’embellissements comme Skopje 2014, nous voyons un effort de modernisation des gouvernements en place, surtout avec leur candidature pour être membre de l’Union européenne aboutir sous peu. Bref, ce pays a connu beaucoup d’adversité depuis sa création, mais nous sommes persuadés que son peuple arrivera à les surmonter sans problème.

1 réflexion au sujet de “La Macédoine du Nord – Le pays qui se modernise”

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top