La Bulgarie – À la sortie des Balkans

Notre séjour en Bulgarie rimait malheureusement avec la fin de notre périple dans les Balkans. Malgré cette première étape qui s’achevait, nous avons profité des quelques jours passés en Bulgarie pour découvrir un pays tout de même méconnu des québécois. Entre Sofia, Veliko Tarnovo et Plovdiv, nous avons eu un bref aperçu de ce que ce pays a de plus beau à offrir.

Sofia – plus vieille capitale du monde

De Skopje, cela nous a pris environ 4 heures en bus pour nous rendre à Sofia, capitale de la Bulgarie. Il faut savoir que la Bulgarie se trouve dans un différent fuseau horaire et que nous devions avancer d’une heure. Notre première mission en arrivant fut d’acheter nos billets et réserver notre couchette pour le train de nuit Sofia-Istanbul, autrefois l’Orient Express, car il n’est pas possible de les acheter en ligne, seulement au comptoir des gares de la BDZ. Nous avions prévu prendre le train d’une autre gare et ce fut après coup un choix peu judicieux. Notre aventure et impressions du Sofia Express peuvent être lue ici. Une fois les billets achetés, direction notre hébergement situé au centre-ville de Sofia où il nous a été possible de nous y rendre en tram. Épuisés et affamés nous nous sommes arrêtés dans un Mcdo, excités de pouvoir en remanger après avoir visiter des pays où aucune franchise n’existe.

Nous avons décidé de finir la journée avec un free walking tour où nous en avons appris beaucoup sur Sofia et la Bulgarie. Les premières traces de civilisation à Sofia remontent à plus de 5000 ans avant J-C donc bien avant les Romains et les Grecs. La première civilisation s’appelait les Thraces et ils ont même eu une célébrité : Spartacus. Les romains y bâtirent par la suite une colonie, Serdica, qui devint importante aux yeux de l’Empire Byzantin et il est impressionnant de voir les ruines de Serdica en plein centre-ville. Cela donne l’impression d’être dans un musée archéologique à ciel ouvert. Sofia fut aussi une ville qui profita de la route de la soie et des échanges entre l’Occident et l’Orient grâce à sa situation géographique. On y apprit aussi qu’en 1925, il y eu un attentat pour tuer le roi Boris III à la Cathédrale Sainte-Nédélia de Sofia, l’attentat terroriste le plus meurtrier de la ville, mais le roi a survécu car il était en retard pour la cérémonie. Ces walking tours contiennent beaucoup d’information qui sont racontés par des passionnés d’histoire et permettent la visite des principaux monuments de la ville.

Notre séjour de 3 jours à Sofia se fit essentiellement sous les nuages et la pluie. Les matins, le mercure pouvait descendre jusqu’à 8 degrés, mais par chance il y avait quelques rayons de soleil qui arrivaient à percer les nuages. Sans que cela nuise à notre visite de la ville, cela a contribué à entacher notre première impression de la ville. Heureusement, nous avons eu la chance de découvrir Sofia le lendemain et vraiment apprécier les différents quartiers de la ville. Nous avons commencé avec un arrêt au café Furna où nous avons pu manger des banitsa avec notre café, très belle place. Nous avons par la suite visité la synagogue et la grande mosquée de Sofia, les deux se trouvant à quelques minutes l’une de l’autre, et nous avons arpenté les différentes rues des quartiers jusqu’à atteindre la Cathédrale Saint-Alexandre-Nevski et la Basilique Sainte-Sophie de Sofia. Le nom de la ville vient d’ailleurs de cette basilique. Nous avons continué notre exploration et sommes arrêtés dans un petit restaurant de beignes, DaDonuts, et ceux-ci furent très cochons mais divinement bons. En retournant vers le centre-ville, il recommença à pleuvoir ce qui tombait à pic car nous avions prévu la visite du Red flat museum expliquant la vie quotidienne d’une famille Bulgare durant l’époque communiste. Sans faire parti de l’URSS, les Bulgares, comme ces voisins roumains, vivaient sous un régime totalitaire communiste. Ce musée est fort intéressant et très bien fait, se trouvant dans un appartement décoré comme en 1980. Il était possible de toucher à tout ce qui se trouvait dans l’appartement ce qui rajoute à l’expérience. Pour souper, nous sommes allés au restaurant Dimitrov dans le quartier Tsaritsa où nous avons très bien mangés, la pieuvre grillée étant une des meilleures que nous ayons mangée. Lors de notre passage, il y eu une fête de quartier et nous sommes restés un peu plus longtemps pour danser au son de la musique électronique de DJs locaux tout en sirotant une bière locale. Ce fut la fin parfaite de cette journée bien remplie.

Randonnée dans les montagnes bulgares – les 7 lacs et le monastère de Rila

Nous avions réservé une excursion pour nous permettre de faire la randonnée des 7 lacs et le monastère de Rila. L’excursion comprenait deux guides et le transport, mais il est possible de faire la randonnée par nous même sans guide, ce que nous avons fait. L’accès aux lacs ne se fait que par téléphérique et il faut compter un 30 Lev (23$ CAD) par personne supplémentaire. Une chose est sûre, cette randonnée est à faire tellement les vues sur les différents lacs et les montagnes et vallées environnantes sont à couper le souffle. Cela nous a pris environ 3 heures faire la boucle de 8 km et nous étions beaucoup plus rapide que le groupe avec les guides qui eux ne faisaient que 5 des 7 lacs car ils excluaient la montée finale. Un habitué de randonnées peut aisément faire la boucle sans se soucier de manquer le départ.

Une fois retourné dans le bus, nous nous sommes dirigés vers le monastère de Rila, un des sites les plus visités de Bulgarie. Ce monastère orthodoxe est impressionnant à visiter avec son architecture unique et frappante. Dédié à Saint-Jean de Rila, fondateur du monastère, on y retrouve aussi une croix membre de l’UNESCO dont son auteur a perdu la vue une fois l’œuvre finie. Durant la période d’occupation Ottomane, le monastère de Rila resta le dernier lieu sacré où toute l’histoire et la tradition bulgare étaient gardées, d’où son importance capitale qu’elle a jouée dans l’histoire. Une fois de retour à Sofia en soirée, nous sommes allés directement dans notre hébergement car le lendemain matin nous devions déjà quitter pour Veliko Tarnovo.

Veliko Tarnovo – l’ancienne capitale royale

Cette ville donne un aperçu de la Bulgarie plus traditionnelle, voir folklorique, tout en s’étant moderniser avec le temps. Elle fut la capitale royale du second Empire Bulgare, de 1193 à 1394 environ, avant la conquête du territoire par les Ottomans.  Ce fut le royaume des tsars et une période faste pour la Bulgarie. Pour nous donner une idée, on a visité la forteresse médiévale de Tsaravets, imposant site à flanc de colline où on peut admirer et se promener dans les vestiges de ce qui a dû être autrefois une ville grandiose. Veliko Tarnovo laisse aussi place aux maisons traditionnelles Bulgares, bâties entre le 18e et 19e siècle. Nous y avons aussi rencontré un local avec qui nous avons jasé un peu. Ce drôle de monsieur avec ces lunettes fumées et son côté exubérant nous a bien fait rire. Sachant que nous étions français, il nous a raconté des anecdotes de ces années à Paris. C’est pour ces petites rencontres que nous voyageons. Nous avons aussi découvert une boutique de bières de microbrasseries et avons goûté une fois de plus à de très bonnes bières locales.

Le lendemain il était déjà temps de quitter pour Plovdiv, mais nous avions la matinée pour nous promener et visiter le centre multimédia de Tsarevgrad Tarnov. Ce musée sur la vie durant le moyen âge à l’époque des Tsars présente des scènes interactives avec personnages en cire grandeur nature. Ce fut charmant et conseillons à ceux qui sont intéressés d’en savoir plus sur cette période de l’histoire.

Plovdiv – la belle de Bulgarie

Nous sommes arrivés à Plovdiv en début de soirée et sommes tout de suite aller à notre hébergement qui se situe dans la vieille ville. De là nous avons marché vers le Kapana district, quartier branché où restaurants et bars occupent principalement la place. Nous avons souper au Aylakria restaurant et ce fut délicieux. La gastronomie en Bulgarie est de qualité et nous avons tant essayé des endroits plus traditionnels que des endroits où la cuisine est modernisée sans en dénaturer l’origine et le goût. Nous avons fini cela dans un bar à vin où le proprio fut fort généreux dans ces portions de verres et où nous avons découvert des vins locaux.

Notre dernière journée en Bulgarie fut fort occupée. Nous avions à l’horaire la visite de Plovdiv jusqu’en fin de soirée d’où nous devions prendre un train de banlieue pour la station de Dimitrovgrad, station de laquelle nous allions embarquer dans le Sofia express à destination d’Istanbul. Afin d’en apprendre davantage sur la ville, nous avons bien sûr fait un walking tour! Comme à Sofia, les premiers signes d’habitations dans la région remontèrent à plusieurs milliers d’années avant JC, mais l’importance accordée à la ville se fit lorsque le roi Philippe II, père d’Alexandre le Grand, conquis la ville et la nomma Philippopolis, 4 siècles avant JC. C’est en 72 avant JC qu’elle devint romaine et on retrouve aujourd’hui les ruines du Forum romain, le théâtre romain, mais aussi le stade romain dont seulement l’entrée a été excavé, le reste se trouvant encore sous terre. Après plusieurs siècles de saccages et conquêtes, la ville fut prise par les Ottomans et on peut d’ailleurs y voir l’influence ottomane dans la nourriture bien sûr mais aussi dans le quartier Kapana. Ce lieu abritait autrefois le bazar, mais il fut reconstruit en totalité en 1906 à la suite d’un incendie ravageur, la majorité des habitations étant fait de bois à l’époque. Même si des maisons plus modernes ont été reconstruites, il est possible de reconnaître les rues sinueuses et le style architectural propre des bazars ottomans de l’époque.

Nous avons aussi passé un peu de temps dans la vieille ville de Plovdiv a admirer les maisons traditionnels bulgares. Une fois le walking tour terminé, nous avons profité de l’après-midi pour flâner dans la ville et sommes arrêtés pour une crème glacée où nous avons pu goûter des saveurs locales telles au miel ou à la rose. La rose est la fleur emblématique de la Bulgarie, 50% de la production mondiale vient de là, et l’huile de rose un produit de luxe très prisé. Nous avons passé notre début de soirée à Kapana, profitant du temps qui nous restait pour essayer d’autres bières de microbrasseries et d’autres plats traditionnels.

La Bulgarie vaut assurément le détour et la peine de s’y attarder pour sa riche histoire, mais aussi sa cuisine diversifiée et moderne. À avoir eu plus de temps, nous aurions certainement passé plus de temps à Plovdiv, notre coup du cœur du pays, mais aussi pousser notre exploration vers la mer Noire. Même si notre première impression en arrivant à Sofia fut mitigée, nous avons été charmés par la suite.

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