Île du Sud (2) – Les Caitlins et Milford Sounds

Dunedin, Otago Peninsula, Southlands, Milford Sounds

Une fois le déjeuner englouti, nous nous sommes mis en route pour Dunedin en passant par les routes 85-87 avec un arrêt, tout juste avant, à Alexandra pour faire un autre plein d’essence. Depuis le début du voyage, il n’est pas rare que nous gazions aux 2 jours, l’autonomie du camper ne dépassant pas les 450 km. Le prix de l’essence varie selon la région et le village. Plus celui-ci est reclus, plus le prix à la pompe est élevé. Il n’est pas rare d’avoir vu des écarts de plus de 30₵ par litre. Le détour par la route 87 nous a permis de contempler les paysages uniques de l’île du Sud, enchaînement de prairies, vallons et pâturages.

Dunedin surprend par son architecture écossaise. Que ce soit sa gare centrale, son centre-ville ou ces églises, nous avons l’impression d’être en Écosse le temps d’un après-midi. Outre une visite rapide de son centre-ville, nous en avons profité pour faire une épicerie et un cycle de lavage dans une buanderie. Il faut dire que la visite des villes et villages de Nouvelle-Zélande passe en second pour nous, surtout par soucis budgétaire, nous ne visitions pas les différents restaurants et pubs. Reste que Dunedin a son charme et il est possible d’y passer une belle journée. Une fois nos corvées faites, nous avons mis le cap vers l’Otago Peninsula où nous avons passé la nuit au Kōkōmuka Harwood Reserve, un freedom campsite.

L’Otago Peninsula abrite plusieurs points d’intérêts dont le centre d’albatros, un des seuls sites de nidification de ce grand oiseau marin. Il faut débourser un frais d’entrée pour avoir accès à leur tour d’observation d’où il est possible d’apercevoir les différents nids ainsi que plusieurs albatros adolescents avant qu’ils entreprennent leur voyage vers l’antarctique. Il est possible d’accéder à la plateforme gratuite, le Waiwhakaheke Seabird Lookout, où nous avons eu la chance d’en apercevoir un. Attention à ne pas confondre l’albatros au goéland, les deux espèces étant présentes à cet endroit.

Nous avons enchaîné avec une randonnée à la Okia Reserve qui allait nous permettre de rejoindre la Victory beach et admirer des otaries. Ce ne sera pas la seule fois où nous croiserons ces mammifères marins, ceux-ci ayant des colonies à plusieurs endroits au large des côtes de l’île. Nous avions un mince espoir de pouvoir voir des pingouins bleus (manchot pygmé), la plus petite espèce de manchot au monde, mais la chance ne nous a pas souris. Nous avons appris plus tard que la meilleure chance d’en voir était soit tôt le matin ou en fin de journée, car ceux-ci passaient la majeure partie de la journée dans l’océan à chasser. Ils peuvent en effet nager plus de 25 km en une journée, rendant les chances d’en apercevoir au milieu de la journée quasi-nulles. Avant de quitter la péninsule, nous avons arrêté à Sandfly Bay walk où nous avons fait une autre balade de plage et profité du panoramique côtier de la région.

Il était temps de se remettre en route direction les Caitlins, région touristique du sud où nous allions connaître notre journée la plus chargée du roadtrip. En suivant la Southern scenic road dans les Caitlins, il est possible de faire une multitude d’arrêts et de détours pour profiter pleinement de la région. Premier arrêt: Nugget Point. Particularité géologique, nous retrouvons plusieurs amas de roches près de la côte, d’où le nom de nuggets ou pépites en français. Malgré le temps plus gris, le contraste de l’eau côtière avec les amas de roches rendait la scène d’une grande beauté. Et la présence du phare rendait le tout encore plus pittoresque. Tout juste à côté se trouve la Roaring bay, endroit où il est possible de retrouver des nids de pingouins bleus. Une petite balade permet de se rendre à un point d’observation où des affiches explicatives sur ces petites bêtes sont affichées sur les murs ainsi qu’un tableau où les gens peuvent noter le moment où ils en ont aperçu. Malheureusement pour nous, cela faisait déjà plusieurs jours qu’aucun pingouin n’y avait été aperçu. De plus, la population n’a fait que descendre au fil des ans, et seulement 4 individus y ont été aperçus cet été. Notre chance d’en apercevoir s’amincissait de jour en jour.

Par après, direction les Purakaunui Falls dont les cascades valent le détour. C’est ici que nous avons été en contact avec la flore particulière de la Nouvelle-Zélande. De l’extérieur, les arbres et fougères semblent aussi banals qu’ailleurs, mais une fois que nous pénétrons au travers de ceux-ci, nous avons l’impression de revenir à l’ère jurassique. Le sentiment y est assez particulier et ce fut la première fois que nous avons vécu cela. Nous avons pris la route pour rejoindre le Jack’s blowhole, mais nous fûmes légèrement déçus par celui-ci. Malgré le fait qu’il soit assez profond, il était quasi-impossible de bien le voir, des arbres obstruant la vue. La balade pour s’y rendre fut tout de même agréable et nous avons croisé multiples moutons qui broutaient dans le coin. Non loin de là se trouve les Matai Falls où, encore une fois, nous devions suivre un sentier dans la forêt particulière de la région.

Ce fut le moment de se diriger vers Cathedral Caves, attraction touristique payante de la région, car sur des terres privées. L’accès ne peut se faire qu’à marée basse et il faut compter une trentaine de minutes du stationnement pour se rendre à la formation rocheuse qui a été creusée avec le temps par les marées, le vent et l’érosion. Cette formation naturelle est impressionnante à voir et vaut le prix d’entrée de 15 NZD par personne. Juste en face du site de Cathedral Caves se trouve les Mclean Falls, les plus belles que nous avons vues de la journée. Et pour finaliser cette journée éreintante, nous avons profité de la fin d’après-midi à la Curio Bay dans l’espoir, encore une fois, d’apercevoir des pingouins bleus. Nous avons tout de suite compris qu’avec la proximité du Holiday Park tout près et des personnes profitant de la plage non loin, les chances d’en voir étaient nulles.

Notre deuxième journée dans les Southlands allait être moins chargée que la veille. Nous avons pris une vingtaine de minutes à rejoindre le point le plus au sud de l’île. Ce point est à 4803 km du pôle Sud et 5140 km de l’Équateur. Ce fut jusqu’à présent le plus au sud où nous sommes allés de notre vie. Autre point d’intérêt se situant tout près, le Phare de la pointe Waipapa permet de contempler une fois de plus les berges de sable et d’herbes hautes si particulières des régions côtières.

Nous avons repris la route pour rejoindre Invercargill, ville principale des Southlands, afin d’y faire une épicerie, un plein et dîner des tourtes du Fat Bastard Pies, un régal! Et en après-midi, direction Monkey Island où nous en avons profité pour prendre un bain de soleil et nous reposer ainsi qu’y passer la nuit. Ce fut un des plus beaux endroits où nous avons campé sur l’île.

Nous allions passés les prochains jours dans le parc national des Fiordlands où il est possible de faire une panoplie d’activités allant de randonnées, treks et croisières dans le fiord néozélandais. Encore une fois, la Nouvelle-Zélande nous réservait de nouveaux panoramas et paysages à couper le souffle. Difficile à croire comment cette île peut être aussi variée en paysages. Nous avons débuté avec une section de la Kepler Track Trail où, pour les amateurs du Seigneur des Anneaux, des scènes du premier film peuvent être facilement reconnaissables. De niveau facile à intermédiaire, elle fut agréable, permettant le passage sur un pont suspendu et quelques points de vue sur le lac de Manapouri.

Nous avons par la suite fait un arrêt dans le village de Te Anau, dernier village de la route 94 avant Milford Sound. Nous nous y sommes arrêtés pour finaliser quelques emplettes, faire le plein et surtout nous doucher. Car oui, la municipalité offre des douches au coût de 5 NZD où l’eau y est chaude et le jet puissant!

Dans le parc national, on retrouve plusieurs sites où camper, tous régis par le DOC. Nous avons dormi deux fois au Totara Campsite et une fois au Cascade Creek Campsite. Lors de notre première nuit à Totara, nous avons été réveillés dans la nuit par un bruit de grattement. Ayant eu une certaine expérience avec des rongeurs lorsque nous habitions à Verdun, Chanel était persuadée qu’une souris était l’auteure de ce bruit alors que Jan pensait tout bonnement que le tout venait de l’extérieur. Après vérification à l’aide d’une lumière, il y avait bel et bien une souris qui avait réussi à se faufiler dans le camper et était en train de gruger le sac poubelle laissé sur le plancher! Celle-ci s’est probablement faufilée par la porte coulissante qui s’était mal fermée à cause d’une gougoune la bloquant. Même dans un camper nous ne sommes pas à l’abri d’une visite impromptue!

Le lendemain de cette nuit mouvementée nous avions en tête d’enchaîner plusieurs points d’intérêts de la route 94 et conclure avec la Key Summit trail, randonnée de 3 heures, 10 km aller-retour et 541 m de dénivelé. Premier arrêt à Eglinton Valley où nous avons pu admirer le panoramique des montagnes environnantes. S’ensuivit un arrêt au Mirror lake qui porte bien son nom et au Lake Gunn où nous avons pu nous dégourdir les jambes. Nous avons mis le cap vers le début de la Key Summit trail afin de pouvoir y être au sommet tout juste après dîner. Par temps clair, les vues sur le lac Marian et le glacier sont impressionnantes. Nous avons passé la nuit au campement Cascade Creek car le lendemain nous devions nous rendre à Milford Sound pour notre croisière dans les fiords.

Ayant notre croisière qu’en milieu d’après-midi, nous avons profité de l’avant-midi pour faire la Lake Marian Track qui se rend jusqu’au lac du même nom, celui dont nous voyions de Key Summit. Contrairement à la veille, le soleil fit place aux nuages et à la pluie. Heureusement, nous avions déjà complété notre randonnée et étions prêt à prendre la route pour Milford Sound avant que celle-ci débute. Le temps pluvieux, même si ce n’est pas optimal pour les photos, est ce qui est souhaitable pour profiter des fiords. En effet, c’est lors des averses que la beauté des lieux se met en branle. La création de cascades le long des formations rocheuses rend le lieu magique et mystique. Tout le long de la route nous admirions ce spectacle naturel qui prenait place sous nos yeux ébahis.

Milford Sound n’est une destination que pour embarquer sur un bateau de croisières, n’offrant rien d’autre qu’un café et un hôtel. Aucun terrain de camping n’est offert, il faut donc s’assurer de rebrousser chemin avant la tombée de la nuit. Il existe un stationnement gratuit avant l’entrée dans le village, il faut compter une quinzaine de minutes supplémentaires de marche pour le rejoindre. Sinon, il y a toujours l’option du stationnement payant à même le village. Il existe plusieurs compagnies de croisières et nous avons opté pour Southern Discoveries via l’application GetYourGuide. La croisière a duré une heure, le bateau se rendant jusqu’à l’embouchure de la mer de tasman avant de revenir vers le port. Le temps pluvieux et nuageux rendit l’expérience mystique et magnifique malgré le manque de vue sur les sommets du fiord. Il faut dire qu’il pleut environ 182 jours et il tombe en moyenne 7 mètres de pluie par année.

La guide sur le bateau nous expliquait les différentes caractéristiques du fiordland ainsi que différents fun facts dont les différents films et séries tournées ici comme Alien, X-Men Origins: Wolverine ou encore la série Netflix Sweet tooth. La pluie qui tombait permettait l’alimentation des différentes cascades dont la 4 sisters et la Stirling Falls. Vraiment, ce fut une expérience qui sut combler toutes nos attentes!

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