Wellington, New Plymouth, Taranaki, Taupo et Tongariro
Afin d’atteindre l’île du Nord, nous avons pris le traversier de Picton pour Wellington. Il y a plusieurs compagnies qui offre ce service et plusieurs plages horaires. La traversée prend environ 3 heures et était somme toute tranquille quoique parfois lorsque le vent se lève, ça peut brasser. Nous avons pris la première traversée de la journée soit à 7h45, mais il fallait être là pour 6h45. Dès notre arrivée, nous étions impressionnés par l’organisation et la grosseur du bateau. Cela nous a pris à peine 10 minutes de la validation de notre embarquement au stationnement du camper dans le bateau. Très efficace! De plus, le fait d’avoir choisi la première traversée du matin nous a permis d’admirer le lever du soleil sur la baie de Totaranui, un spectacle magnifique.




Une fois à Wellington, nous ne nous sommes pas trop attardés dans la ville, capitale du pays. Malgré quelques bâtiments coloniaux au centre, nous avons priorisé nous rendre au Mont Victoria afin de profiter du panoramique sur la ville et les environs. Nous avions dans l’idée de faire une épicerie avant de reprendre la route et en avons trouvé une dans le quartier de Newtown, en périphérie du centre qui allait être parfait pour stationner notre camper. Chose que nous n’avions pas envisagé est que le stationnement de cette épicerie est souterrain et clairement, lorsque nous nous sommes engouffrés vers le dit-souterrain, nous avons mal jaugé la hauteur que faisait notre camper. Heureusement, nous nous sommes arrêtés juste avant que le toit frappe sur la partie bétonnée, mais nous avons causé un petit bouchon en voulant reculer et sortir de l’entrée et surement une petite scène comique pour les locaux qui doivent en souper des touristes et de leurs campers.


Nous avons conduit le reste de la journée sur la route 1 et avons rejoint le petit village de Bulls afin d’y trouver des toilettes et douches publiques sans frais grâce à l’application Rankers NZ. Nous avons poursuivi notre chemin sur la route 3 où nous nous sommes arrêtés à Waverly où nous avons passé notre première nuit sur l’île. Nous avons opté passer par cette route afin de visiter la région de New Plymouth et du Mont Taranaki, volcan conique de 2518 mètres de haut. De Waverly, nous nous sommes tout de suite dirigés au Egmont National Park au pied du Mont Taranaki afin d’y faire quelques randonnées, la Dawson Falls Walking tracks et les Wilkies Pools. Ces petites randonnées étaient bien et sommes toutes accessibles. Nous avons continué notre journée vers l’ouest et la côte pour un arrêt au phare du Cap Egmont avant de conclure notre journée au North Egmont Visitor Centre où il est possible de faire du freedom campsite avec une vue incroyable sur le Mont Taranaki. Ce fut hélas le seul endroit où nous avons pu bien le distinguer car les jours suivants s’annonçaient couvert et même pluvieux.





Ne sachant pas encore ce qui allait nous tomber sur la tête, nous nous sommes levés tout de même tôt le lendemain afin de nous mettre en route direction la Mangorei Track Trailhead, randonnée de 14 km aller-retour et 810 mètres de dénivelé afin d’atteindre la hutte de Pouakai et le Pouakai reflective tarn où par temps clair le mont Taranaki se reflète majestueusement dans l’étang. Il faisait encore un temps radieux lorsque nous avons quitté le campement, mais plus que nous nous dirigions vers le début du sentier de randonnée en voiture, plus nous apercevions les nuages s’approcher du mont Taranaki. Au moment de débuter la randonnée, une pluie fine se mit à tomber, mais par chance, la majorité de la randonnée se faisait en forêt, forêt qui soit dit en passant était sublime, mystique et féérique. La végétation de la Nouvelle-Zélande est vraiment unique. Arrivés à l’étang, tout était gris et nuageux, et aucun moyen de pouvoir apercevoir le mont Tarakani malheureusement. La randonnée en temps que telle fut cependant fort agréable et nous a permis de bouger et nous délier les jambes.
Une fois cette randonnée finie et notre lunch mangé dans le stationnement, nous avons mis le cap vers New Plymouth et avons pris le temps de visiter le parc de Pukekura. Très charmant, ce parc possède 2 étangs, une maison de thé, un pont des poètes et il est agréable de s’y promener en après-midi ou en soirée. Par la suite, nous avons pris la direction du lac Rotomanu pour y passer la nuit. De ce lac, nous avons accès à pied au pont Te Rewa Rewa à l’architecture moderne et de la plage Fitzroy où nous avons pu profiter d’un incroyable coucher du soleil avec des couleurs magnifiques dans le ciel, mais aussi sur le sable de la plage.




La matinée suivante, nous en avons profité pour grimper Paritutu Rock afin d’avoir d’autres vues panoramiques de New Plymouth et de Back Beach, plage à sable noir prisée des surfeurs du coin. Il faut se coordonner avec la marée pour pouvoir profiter des marches le long de la plage. Nous avons pris la route par la suite vers le lac Mangamahoe où nous avons faits une petite randonnée tout le tour de celui-ci. Dans la région, par temps clair, il est possible d’admirer le Mont Taranaki de tous les endroits mentionnés plus haut, mais nous n’avons pas eu cette chance.


Nous avons continué notre route sur la 3 direction est jusqu’au Three Sisters et Elephant Rock. Ici aussi il faut se coordonner afin de pouvoir y accéder durant la marée basse et s’approcher le plus près possible de ces formations rocheuses érodées avec le temps, l’eau et le vent. Malgré le temps grisâtre, les paysages étaient sublimes et cela en valait absolument le détour encore une fois.



Nos prochains jours dans la région étaient consacrés à la visite du Parc National de Tongariro et de la ville de Taupo et ces environs. Afin de profiter au maximum du parc de Tongariro et de la célèbre randonnée Tongariro Alpine Crossing, nous suivions la météo au jour le jour. Il faut savoir que les conditions peuvent vite changer dans le parc de Tongariro, et il nous a fallu s’y prendre à quelques reprises avant de choisir la journée parfaite pour la Tongariro Alpine Crossing. Nous conseillons donc à ceux qui veulent la faire de planifier plusieurs jours dans la région, ne rien réserver trop d’avance et espérer une fois sur place qu’il y ait une fenêtre d’opportunité permettant de faire la randonnée. Ayant initialement prévue la faire le 18 mars, nous l’avons finalement faite que le 21 mars.
En réalignant nos journées, nous avons commencé par la visite de la ville de Taupo et comme premier arrêt, arrêt déjeuner au McDonald’s voté parmi les plus cool au monde. Malheureusement, nous sommes arrivés trop tard pour le menu déjeuner, mais nous avons pu avoir la chance de manger dans un avion. Eh oui, on peut y prendre son BigMac dans un Douglas DC3 décommissionné. On retrouve aussi plusieurs commerces et restaurants dans le centre ainsi qu’une agréable promenade le long du lac Taupo.
Non loin du centre se trouve le Spa Thermal Park où on retrouve des hot pools naturels. La zone volcanique de Taupo est encore bien active et s’étend sur un grand pan de l’île du Nord, allant jusqu’à l’île White dont le volcan est le plus actif de Nouvelle-Zélande et où une éruption en 2019 a coûté la vie à 22 personnes. Le Spa Thermal Park est gratuit et c’est inusité de s’y arrêter pour se tremper dans les hot pools, dont la température variait entre 25 et 30 degrés. Il est aussi possible de faire une randonnée à partir du parc jusqu’aux chutes Huka, mais nous avons rejoints les chutes en faisant la route jusqu’à l’entrée du parc.
Dernier arrêt de la journée aux Aratiatia Rapids où plusieurs fois par jour, d’immenses gallons d’eau du bassin de Waikato est relâché dans la rivière, créant ainsi un spectacle aquatique des plus grandiose. Il est aussi possible de passer la nuit dans le stationnement, plusieurs emplacements de freedom camping y sont disponibles.




Le lendemain, direction le parc de Tongariro par la route 1 avec quelques arrêts en chemin au bord du lac Taupo et au Tokaanu Thermal Pools, spa tenu par des Maoris où nous avons pu profiter d’un bassin privé où l’eau pouvait atteindre une quarantaine de degrés. La journée était grisâtre donc parfait pour se détendre avant nos randonnées dans le parc. Il y a même possibilité de faire la Tokaanu Thermal Walk une fois la séance de spa finie où nous avons observé l’activité géothermique dans toute sa splendeur soit de la fumée s’échappant du sol ou des quelques bassins d’eau de l’endroit. Nous avons repris la route 47 jusqu’au centre de visite du parc de Tongariro afin de s’informer sur la météo des prochains jours. Les vents violents annoncés au sommet pour le 20 mars annonçaient fort probablement la fermeture de la Alpine Crossing cette journée là, mais nous avions de la chance, car les prédictions pour le 21 au matin ss’annonçait meilleure. Une fois rassurés sur la météo, direction la ville de National Park où nous avons campé 2 nuits, endroit bien situé et gratuit. Il y a même des toilettes sur le lieu ainsi que des douches et lavabos à disposition qui fonctionnent avec le système kiwi cash/go-penny. Ce système, surtout répandu à quelques endroits sur l’île du Nord, permet avec un système de puce à recharge, de payer pour différents services de camping offerts dans quelques communautés. Au final, nous n’avons pas acheté la puce, ni de recharge, ayant jugé qu’à part ce camping à National Park, nous n’allions en croiser aucun autre sur le reste de notre route. Cela mérite tout de même la peine de se renseigner si vous prévoyez un voyage en Nouvelle-Zélande, surtout si ce système tend à s’étendre avec les années.



Nous étions donc rendus le 20 mars et nous avons décidé de profiter de d’autres randonnées que le parc de Tongariro propose ainsi que revalider une fois de plus la météo pour le 21. Nous avons opté pour faire la Tama lakes and Taranaki falls track, randonnée de 18 km et 583 m de dénivelé. Cette randonnée fut de toute beauté et nous donnait des vues magnifiques sur le Mont Ruapehu. Trop de nuages couvraient par contre le Mont Tongariro et le Mont Ngauruhoe, mais cela n’a pas empêché d’apprécier le paysage. Atteindre le lower Tama lake, premier des deux lacs, se fit relativement bien, mais c’est une fois l’ascension pour le point de vue du Upper Tama lake que des rafales de vent de 30-40 km/h se sont mis à se lever. Il y a même une section où il fallait marcher recroquevillé pour maximiser le poids et éviter que les bourrasques nous facent perdre pied. Le retour vers la Taranaki falls fut elle plus calme et nous avions même eu droit à des éclaircies pour l’admirer dans toute sa grandiosité. Avant de quitter le parc, nous nous sommes arrêtés à la Tawhai Falls, célèbre pour son apparition dans le film du Seigneur des Anneaux: les Deux Tours. C’est l’endroit où Gollum, une nuit, tente d’attraper des poissons et se fait attraper par les hommes de Faramir, point tournant où la confiance de Gollum envers Frodon est brisée à jamais.





Enfin le 21 mars arrive. Réveil aux petites heures afin de reconduire Chanel au point de départ de la Tongariro Alpine Crossing et ensuite reprendre la route jusqu’à la fin de la randonnée. Il faut savoir que cette randonnée de plus de 20 km se fait d’un point A à un point B et traverse plusieurs cratères entre le mont Tongariro et le mont Ngauruhoe avant de conclure du côté de Ketetahi et de la route 46. De plus, le parc limite le stationnement à seulement 4 heures en été, donc impossible ou presque de faire une section de la randonnée et rebrousser chemin à la moitié même si nous avons entendu dire que les gardes du parc sont parfois tolérants. Plusieurs compagnies offrent donc un service de navette de la fin de la randonnée vers le début de celle-ci moyennant 45-50 NZD/personne. C’est en lisant l’astuce sur Instagram que nous avons décidé de ne payer qu’un siège de navette pour Jan, après qu’il eut stationner le camper au bord de la route 46, et compter sur le sacrifice de Chanel qui a du poirauter près d’une heure à l’entrée de la randonnée.



3 plages horaires sont offertes pour les navettes, la plus tôt à 6h et la dernière autour de 8h. Nous avons pris celle de 7h15 pour pouvoir commencer la randonnée un peu avant 8h. Qui dit système de navette dit attroupement de gens qui commence la randonnée au même moment. Pendant la première heure, nous avions l’impression d’être sur une autoroute, surtout qu’il n’a pas fait beau les derniers jours. Malgré cela, une dispersion naturelle selon le rythme des différents groupes s’est créée et c’est au moment de l’ascension vers le cratère rouge que les premières séparations se sont faites. La randonnée est une des plus surréelles que nous avons eu la chance de faire. La randonnée permet de passer dans des paysages volcaniques arides, témoin de la violence des différentes éruptions qui y a eu lieu au travers des millénaires. De plus, marcher dans les différents cratères nous donnait l’impression d’être sur une autre planète. Sans compter les différents panoramiques une fois au point le plus haut à 1886 m.



S’ensuit ensuite une descente vers les lacs émeraudes, d’une eau verte-turquoise qui contraste fortement avec les pierres volcaniques rouges et noires. À ce point-ci, nous avions déjà fait 10 km et il nous restait donc un autre 10 km de descente jusqu’à atteindre la sortie et notre camper, stationné tout en bas. Ce fut une des descentes qui nous paraissait les plus longues et nous avions vraiment hâte d’arriver. Nous comprenons cependant pourquoi la Tongariro Alpine Crossing reste une des randonnées d’une journée les plus populaires et les plus magnifiques du monde. Un incontournable de l’île du Nord.


